Les charcutiers ont relevé le défi de la crise sanitaire

21 avril 2020 - Amaury Beautru

Comment les industriels charcutiers traiteurs vivent-ils la crise liée au Covid-19 ? Pour le savoir, Linéaires a interrogé Bernard Vallat, le président de la Fict, une fédération regroupant 310 entreprises générant 7 milliards d’euros de CA dont 80 % sont écoulés en GMS.

 

Comment se porte la filière des charcutiers ?

Dans l’ensemble, les entreprises ont relevé le défi de la crise sanitaire. C’est sur la problématique des circuits que se fait la différence. Nos adhérents présents uniquement en RHF ou avec une part de ventes aux stands coupe très dominante ont plus souffert. Très peu d’entreprises ont eu à fermer. Pour d’autres, cela a été un effet d’aubaine.

Quels sont les produits qui profitent le plus de la situation ?

Avec les beaux jours, la saucisserie se montre très dynamique. Nous avons aussi remarqué que la capacité de conservation du produit joue sur le comportement d’achat. Lors de l’effet de panique, quand les Français ont voulu faire des stocks, ils ont privilégié les produits aux DLC longues comme les pâtés et rillettes ou la charcuterie sèche.

La crise a-t-elle eu un impact sur le maillon en amont de la chaîne, celui des abattoirs ?

Au nord de la Loire, l’activité est maintenue. Au sud, en revanche, c’est plus dur pour les opérateurs, car la demande des charcutiers est plus faible. Les industriels sur cette zone sont de plus petite taille et souffrent davantage de la crise. On note des retards d’enlèvement de bêtes chez l’éleveur.

Quel est le rôle de la Fict dans ce contexte ?

Dernièrement, avec nos partenaires de l’Ania, nous suivons beaucoup les questions sociales, sur les congés et les primes pour conseiller nos adhérents. Nous devrions prochainement officialiser un observatoire économique pour un meilleur suivi de l’activité dans cette crise.

La Bretagne et les Pays de la Loire fournissent 54 % de la charcuterie produite en France. N’y a-t-il pas un risque d’une pénurie si la crise sanitaire prenait à l’Ouest la tournure qu’on lui connaît actuellement à l’est de la France ?

A l’Est aussi, il y a une production de charcuterie d’excellence qui n’a pas été impactée par la crise. C’est donc un signe positif, rassurant.

Avec la suspension de l’activité des organismes certificateurs, certaines références de charcuterie ont rencontré des difficultés d’approvisionnement. La situation est-elle résolue ?

Pendant la crise sanitaire, en effet, les organismes indépendants chargés de certifier des produits comme le label Agriculture biologique, celui Bleu-Blanc-Cœur ou le Label rouge, mais aussi tous les audits industriels, ont réduit voire suspendu leur activité. Mais rapidement, le gouvernement a assoupli les fréquences de contrôle afin d’assurer les approvisionnements et assurer la disponibilité des produits en rayon.

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