Carrefour inaugure une seconde méga plateforme drive
La plateforme de préparation de commandes d'Aulnay-sous-Bois (93) livrera ses premiers drives le 6 mars 2018. Avec ses "PPC" installées aux abords des grandes agglomérations, Carrefour se dote d'un réseau logistique hors normes qui doit faire exploser ses ventes de e-commerce alimentaire. Une info Linéaires.
La première PPC du distributeur est entrée en service à l'automne 2016 près de Lyon. 24.000 mètres carrés d'entrepôt multitempératures à Saint-Quentin-Fallavier (38), récupérés avec le réseau Dia.
Progressivement automatisé, le site alimente aujourd'hui une trentaine de drives alentour, dans un rayon de 200 kilomètres. Des hypers essentiellement, mais les premiers supermarchés et magasins de proximité ont aussi été "branchés".
À Aulnay, Carrefour a mis la main sur une partie de l'ancien complexe automobile de PSA. 60.000 mètres carrés exploitables, dont 26.000 opérationnels dès mars, en multitempératures. L'automatisation du site est prévue pour 2019.
En 2018 et 2019, 31 drives d'Ile-de-France seront d'abord desservis par la PPC, dans un rayon de 60 kilomètres autour de l'entrepôt. Uniquement des hypers, dont 11 qui ne disposent pas aujourd'hui de drive.
Selon nos informations, les effectifs des équipes drive en magasins, ainsi délestés de la préparation des commandes, seront en moyenne divisés par trois. En revanche, le picking des produits frais (boulangerie, pâtisserie, boucherie et fromage coupe) restera réalisé en hyper, au plus près de la remise au client. Idem pour la parapharmacie.
Zones de flux, livraison à domicile
Pour Carrefour, l'intérêt des PPC est double. D'abord augmenter l'offre (15.000 références en ligne de mire, contre 10.000 actuellement), améliorer la fiabilité des commandes (stocks mieux maîtrisés qu'en picking magasin) et doper la productivité des préparations de commande.
Les PPC doivent aussi permettre de multiplier les ouvertures de points de retrait. Auprès des magasins du groupe, tous formats confondus. Mais également, de façon plus offensive, dans des zones commerciales concurrentes, des lieux de flux (grands axes, gares, etc.) ou des quartiers de bureaux. Et même, c'est prévu, en livraison à domicile.
En contrepartie, il faut faire accepter aux clients des délais plus longs pour la remise de la commande en drive. Une grosse demi-journée en moyenne, qui impose parfois, en pratique, de patienter jusqu'au lendemain pour retirer ses achats. Mais ce critère, appuie-t-on en interne chez Carrefour, vient bien loin dans les priorités dressées par les consommateurs, qui accordent plus d'importance au choix ou à la fiabilité des paniers (l'un des points noirs actuels de l'enseigne).
Dans les drives desservis par Saint-Quentin-Fallavier, le taux de produits manquants est tombé presque à zéro et la satisfaction client s'est redressée. Les ventes, elles, progressent de 15 à 30%, selon nos informations.
Alors que Carrefour construit progressivement son propre réseau, Casino a au contraire choisi de s'en remettre à l'expertise d'Ocado. D'ici deux ans, le Britannique va mettre en service, d'abord pour Monoprix, un entrepôt en Ile-de-France, avec solution logicielle intégrée, "moteur" du site web marchand, gestion des données clients. Il va même assurer la logistique des livraisons à domicile. L'assortiment proposé, lui, sera étendu à 50.000 références.