« Je fais du négatif en produits frais trad. À l’heure actuelle, il faut se poser les bonnes questions », reconnaît cet associé U. Pour d’autres magasins, l’affaire est entendue. Le rayon boucherie a déjà fermé. On vide les stocks de la charcuterie et de la poissonnerie pour limiter la casse avant de plier bagage. À l’image de Leclerc Fougères (35) qui redirige ses clients au libre-service pour le poisson. « Nous maintenons une offre en boucherie, charcuterie et poissonnerie, mais en barquettes libre-service. En charcuterie, je ne vends plus que le jambon à la coupe, détaille cette employée au rayon trad d’un Super U en zone rurale. Ensuite, je serai réaffectée en épicerie pour le remplissage. »

« La filière pêche (baisse abyssale de la demande) et celle des fleurs n’ont pas connu une telle crise depuis des décennies (des tonnes de fleurs jetées tous les jours) », s’alarme ce responsable de département chez Leclerc sur les réseaux sociaux.

À la boulangerie de ce Leclerc de l’Ouest, on manque de bras. Car au-delà de la baisse du chiffre, les arrêts de travail, malheureusement, se multiplient. Chez Lidl ou Aldi, les équipes, mobilisées, n’ont guère le temps de gérer les cuissons. Sans compter la gestion des stocks difficile à l’heure où la clientèle, dans l’attente d’une prolongation du confinement, privilégie toujours le drive et les PGC.

De fait, les ventes en drive battent des records historiques. La priorité est de former le personnel à la préparation des commandes qui affluent. « C’est du jamais vu, assure cette employée d’un Hyper U. Le nombre de commandes progresse de 150 %. Nous n’avons d’autres choix que de limiter les créneaux de livraison. »