24 % de flexitariens selon l’Ifop
Un sondage Ifop réalisé pour FranceAgriMer et dévoilé ce 20 mai permet de mesurer le phénomène du végétarisme/véganisme et celui du flexitarisme, comportement consistant à réduire sa consommation de protéines animales, notamment de viandes. Cette nouvelle enquête online a été réalisée du 30 septembre au 8 novembre sur un échantillon représentatif important : 15 000 Français.
Sur leur rapport général à l’alimentation tout d’abord, 82% des personnes interrogées disent essayer de consommer moins mais mieux, 78% affirment privilégier les produits locaux dans leurs achats.
Au sujet de la viande, 89% déclarent aimer son goût. 79% considèrent qu’elle est nécessaire pour être en bonne santé mais d’un autre côté 68% sont d’accord avec l’idée qu’en France on consomme trop de viande. 60% estiment que le poisson est plus sain que la viande et 56% qu’elle a un impact négatif sur l’environnement. De gros défis d’image encore à relever pour les filières carnées.
Beaucoup de jeunes urbains diplômés
Point clé de l’étude, 2,2% seulement des sondés disent suivre un régime sans viande (dont 0,3% se disent vegan). Une part qui demeure très faible malgré le bruit médiatique très important sur le végétarisme/veganisme. Mais 24% des personnes interrogées se considèrent comme flexitariens contre 74% qui se disent «omnivores», c’est-à-dire sans restrictions particulières dans leur mode d’alimentation.
Ces résultats déclaratifs sont toutefois à nuancer. «Parmi les 74% d’omnivores, 8% sont des flexitariens non étiquetés comme tels mais réduisant dans leurs pratiques alimentaires leur consommation de protéines animales. Parmi les 24% de flexitariens, 7% consomment en fait de la viande tous les jours», explique Grazyna Marcinkowska, chargée d’études consommation à FranceAgriMer.
Les personnes ayant un régime alimentaire sans viande et les flexitariens ont un profil plutôt féminin, urbain et diplômé. Les omnivores sont majoritairement des hommes habitant dans les zones rurales, avec peu de diplômes et une forte proportion d’ouvriers dans leurs rangs.
Le bœuf particulièrement pénalisé
La majorité des «sans viandes» sont célibataires alors que les omnivores sont plutôt en couple, avec une plus forte présence d’enfants dans leur foyer. A noter que 58% des flexitariens ont adopté ce régime depuis moins de cinq ans. Ces flexitariens sont soucieux du bien-être animal, jugent que les Français mangent trop de viande. Ils évitent les produits transformés et privilégient les labels, se détachent de l’industrie agro-alimentaire.
La viande de bœuf est celle qui est la plus limitée par les flexitariens, devant la charcuterie et le porc. Ces consommateurs remplacent les protéines animales dans leurs assiettes avant tout par les légumes secs (lentilles, pois chiches, haricots blancs) puis par les pommes de terre, les fruits à coque et les céréales (quinoa, boulghour).