Carrefour ose le végétal à la boucherie trad
Le pari est osé. Sur les réseaux sociaux, Carrefour a annoncé le 31 janvier tester dans son hypermarché de Carré-Sénart (77) un corner végétal au sein même du rayon boucherie traditionnelle. «Une grande première en France», claironne l’enseigne.
De fait, si des substituts de viande à base de protéines végétales sont parfois référencés à la boucherie LS (plus souvent au traiteur), ils sont encore absents sur l’étal. Sur les photos diffusées par Carrefour, on voit un boucher trancher… des légumes.
12,90 à 13,90 €/kg
Situé entre des escalopes de volailles marinées et des rôtis farcis faits maison, ce corner inattendu est balisé au nom du fournisseur : Le boucher végétarien.
Fondée en 2010 par Jaap Korteweg, un ancien éleveur bio au physique de Yul Brynner, cette marque néerlandaise est une filiale d’Unilever depuis 2018.
Ses produits, à base de soja notamment, sont vendus dans les grandes surfaces néerlandaises et belges depuis une dizaine d’années (dont chez Carrefour Belgique).
Leur diffusion s’est rapidement étendue depuis. Selon Unilever, ils sont commercialisés dans plus de 4.000 magasins dans dix-sept pays.
Au Carrefour de Carré-Sénart, l’offre se limite à quatre références 100% végétales : haché vrac (13,90 €/kg), palet en forme de steak haché (12,90 €/kg), émincés (12,90 €/kg), palet pané croustillant (12,90 €/kg). De la PLV a été disposée : affichettes et fiches recettes au-dessus de l’étal, kakemono à proximité du rayon.
Viser les flexitariens
Plus qu’aux végétariens, plutôt rares à fréquenter le rayon boucherie, Carrefour s’adresse aux flexitariens, ces amateurs de viande cherchant à en réduire la consommation. «Rapprocher ces deux types de produits, c’est simplifier le parcours d’achat de nos clients qui souhaitent végétaliser leurs assiettes, explique Carrefour France sur son compte LinkedIn. […] Carrefour est la première grande enseigne à commercialiser ces délicieux produits qui ont déjà conquis Burger King.» En restauration, la marque a aussi noué des partenariats avec Starbucks ou Domino’s Pizza.
A quelques semaines de l’ouverture du Salon de l’agriculture, on peut néanmoins douter que ce genre d’initiative plaise aux éleveurs et aux industriels de la boucherie. Les plus remontés d’entre eux pourraient même la considérer comme une provocation.