La promotion est aussi flatteuse qu'elle est dangereuse. En prenant la tête des hypermarchés Carrefour en France, Bruno Lebon accède à un poste en vue… et surtout exposé. La performance de tout le groupe est souvent jugée à l'aune de la seule relance des hypers en France, toujours considérés comme le vaisseau amiral d'un distributeur qui insiste pourtant sur son envergure multiformat.
La valse des dirigeants à ce poste donne une idée de la pression subie. En vingt ans, Bruno Lebon sera le neuvième à occuper la fonction ! Il a pour lui un profil en droite ligne avec l'impulsion qu'entend donner Rami Baitieh, directeur exécutif de Carrefour France depuis cet été. À savoir un management proche du terrain, à l'écoute des clients et des remontées des magasins.
Des kilomètres de carrelage, Bruno Lebon en a un certain nombre à son actif. Tous chez Carrefour. Directeur de supermarché, chef de secteur en hyper (9 ans), directeur d'hyper (8 ans) puis directeur régional et, après un détour par le e-commerce, patron des produits frais de l'enseigne durant six ans. L'homme cumule, autrement dit, l'expérience de l'encadrement en magasin et une très bonne connaissance des politiques marchandises.
Depuis 2019, il pilotait le lancement en France de l'enseigne Supeco (5 supermarchés discount dans le nord de la France).
Symboliquement, le parcours de Bruno Lebon tranche avec celui de Marie Cheval, qui le précédait. La dirigeante faisait partie de ces "personnalités venant d'autres horizons et apportant des expertises complémentaires" sur lesquelles Alexandre Bompard comptait s'appuyer pour bousculer un peu le groupe, à son arrivée en 2017.
Banquière (DG de Boursorama) qui avait aussi tâté du marketing et du commercial dans sa carrière (La Poste, Société Générale), Marie Cheval avait d'abord été nommée directrice exécutive clients, services et transformation digitale de Carrefour, avant de prendre les rênes des hypermarchés français en 2018. Elle s'occupera désormais de Carmila, la foncière immobilière de Carrefour.
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