Des performances encourageantes pour Casino

Carrefour et Casino ont présenté leurs résultats semestriels fin juillet. Ils ont tous deux de bonnes raisons de se montrer satisfaits.

Le premier a bouclé un deuxième trimestre en forte croissance en France : + 3,3% de CA (et même + 5,5% hors carburants). Après un premier trimestre à + 7,9% hors essence, l'année 2015 se présente donc bien pour Carrefour.

Les résultats sont plus mitigés pour Casino : - 0,4% de CA dans l'Hexagone, hors e-commerce, après un premier trimestre à - 2,1%. Mais la relance de Géant concentre toutes les attentions. À magasins comparables (hors essence et hors calendaire), les hypers du groupe stéphanois enregistrent en effet un précieux + 2,0%.

Après une longue attente, le distributeur tire enfin les premiers fruits du repositionnement de son enseigne. Toujours en comparable, le nombre de clients de l'enseigne progresse de 4% et les volumes vendus sont à + 5%. Pour les supermarchés Casino (dans lesquels l'effort sur les prix est bien moins spectaculaire), les ventes en comparable sont à - 2,3% et la fréquentation recule de 0,6%.

Leader Price a bénéficié, comme Géant mais de façon décalée, d'une politique de baisse de prix. Après de forts reculs (encore - 7,1% au premier trimestre 2015), le chiffre d'affaires de l'enseigne, à magasins comparables, commence à se stabiliser : - 0,9% au deuxième trimestre. Surtout, le nombre de clients progresse de 7%.

Marges sous pression

Sur l'ensemble du semestre, la marge opérationnelle des deux distributeurs reste sous pression. S'agissant de Casino, c'est peu de le dire. Certes, les baisses de prix passées sur Géant et Leader Price exercent encore "un impact résiduel significatif" sur les comptes du Stéphanois. Mais le distributeur avait misé sur une relance plus rapide de l'activité commerciale : en France, son résultat opérationnel courant est passé dans le rouge au premier semestre, avec 53 millions d'euros de pertes.

Heureusement pour lui, le groupe de Jean-Charles Naouri compense ces difficultés avec une rentabilité record à l'international. Les très bons chiffres de l'Asie et de l'Amérique latine lui permettent au final de présenter un meilleur résultat que Carrefour.

À son crédit, le numéro un français affiche un profil plus homogène. En France, ainsi, Carrefour ne travaille pas à perte. Sa marge opérationnelle serait même restée stable , affirme le groupe, sans l'intégration de Dia, la hausse de la Tascom (taxe sur les surfaces commerciales) et le transfert des loyers des galeries marchandes à la foncière maison Carmila.

Les marges de Carrefour sont plus serrées dans le reste de l'Europe mais se redressent, tout comme celles de l'Amérique latine. Et si l'Asie est touchée par un ralentissement de la consommation, le Français se montre confiant sur ses perspectives à long terme dans la zone.