La grande distribution est-elle vraiment le premier pollueur de la planète ?
Le WWF a pointé du doigt les 25 entreprises françaises qui pèsent le plus sur les écosystèmes mondiaux. Surprise : le calcul place en première ligne la grande distribution.
L'explication est simple (voire simpliste) : le WWF fait porter sur les enseignes le poids de toutes les chaînes de production de toutes les références vendues en magasins. La grande distribution doit donc assumer, selon l'association, l'empreinte écologique de chaque article posé sur ses étagères. Pourquoi pas.
Second parti pris : l'étude cible spécifiquement 16 filières considérées comme ayant le plus d'effet sur l'écosystème planétaire (soja, huile de palme, bœuf, poissons d'élevage, lait, bois, etc.). Sont exclus du champ de l'analyse, donc, les consommations d'énergies fossiles et l'impact sur le climat au sens large.
Le WWF s'est défendu de présenter un classement des plus gros pollueurs, tout en sachant très bien que les médias allaient évidemment reprendre comme tel son tableau.
Il faut à tout le moins accueillir cette publication comme un coup de semonce, pour la bonne cause.
Carrefour, Auchan, Casino, Leclerc, Intermarché et Système U sont nommément cités dans l'étude. De même que Danone, Lactalis, Sodiaal, Savencia (Bongrain), Avril, Tereos ou la Cooperl. Parce que ces entreprises sont susceptibles d'exercer un effet de levier important sur les filières privilégiées par le WWF. L'association pousse distributeurs et industriels à orienter leurs achats sur les productions durables certifiées. Elle les y accompagne, même, le cas échéant (Carrefour, notamment).
En ne publiant pas de chiffre précis par entreprise (et donc pas de classement entre enseignes), le WWF se contente d'un avertissement "gentil". Pour l'instant.