Casino voit son chiffre d'affaires baisser de 7% au deuxième trimestre. En France, les ventes ne progressent plus, la relance de Géant et Leader Price ralentit.

Ces derniers trimestres, un singulier effet de balancier rythmait les publications de Casino.

Quand les ventes en France se portaient mal, celles de l'international redressaient la situation. Et quand la crise au Brésil, aux effets décuplés par l'effondrement des taux de change, plombait les comptes, c'était l'activité en France qui redonnait le sourire au distributeur.

Aujourd'hui, la cession de l'Asie (la petite pépite internationale du groupe) limite le potentiel de relance de l'étranger au sein du groupe. Mais alors que le retour à la croissance mollit en France, la chute des recettes en Amérique latine ralentit elle aussi.

Dans l'Hexagone, le chiffre d'affaires de Casino ne progresse plus au deuxième trimestre 2016 : +0,1% d'évolution globale, +0,2% à magasins comparables.

Les trois trimestres précédents, la croissance était comprise entre +1,5% et +2,8%.

Les ventes des hypermarchés Géant Casino, d'abord, accusent une baisse 0,6%. A magasins comparables (hors essence et hors effet calendaire), le distributeur se satisfait des 2,2% de progression enregistrés. Une croissance, certes, mais plus molle que les +3% à +4% des trois trimestres précédents.

Les supermarchés Casino, dont les ventes en comparable s'étaient stabilisées ou étaient en légère progression, sont crédités d'un +1,2% sur le trimestre (+1,9% d'évolution globale). Comme dans les hypers, le trafic client s'y accroît d'environ 2%.

La croissance de Monoprix (+2,4%) est tirée par le développement du parc : 24 magasins ont été ouverts durant le trimestre. En comparable, au contraire, l'enseigne accuse 2,1% de recul. Le trimestre a été marqué par une météo défavorable et une baisse de la fréquentation touristique à Paris, rappelle Casino.

Comme Géant, Leader Price a bénéficié de fortes réductions de prix et la relance de ses activités fait l'objet de toutes les attentions. Et comme chez Géant également, la croissance mollit.

A magasins comparables, l'enseigne de hard discount doit se contenter de 1,1% de progression, contre +4,5% au premier trimestre 2016. Et ce chiffre ne tient pas compte des performances des nombreux points de vente cédés sur la période à des franchisés : l'ensemble du parc Leader Price, en effet, voit ses ventes reculer de 3,2%.

Franprix accuse exactement la même baisse de 3,2% (et -0,6% en comparable). 44% du parc est désormais converti au concept Mandarine, qui assure "une croissance soutenue" aux points de vente concernés. Ce qui en dit long, en creux, sur la contre-performance des autres magasins.

En Amérique latine, les taux de change défavorables masquent le redressement des activités de Casino. Ils font perdre à eux seuls 8 points de croissance au groupe sur le continent.

A magasins comparables, en effet, les enseignes alimentaires de Casino enregistrent un chiffre d'affaires en progression de 7,1%. Les magasins non alimentaires renouent avec la croissance : +2,6%, toujours en comparable.