Depuis le temps qu'ils en avaient envie… D'un côté, Uber Eats, champion de la livraison de repas, avait tout à gagner à ajouter à son catalogue l'assortiment d'une enseigne de grande distribution. En face, Carrefour multipliait déjà les tests de livraison express et se demandait comment piquer des parts d'estomac supplémentaires aux restaurants.
La crise du coronavirus et le confinement des Français auront précipité le rapprochement de ces deux acteurs, dont il était écrit qu'ils se feraient de toute façon une cour assidue.
À partir du 6 avril, dans un premier temps sur Paris et en région parisienne, une quinzaine de magasins Carrefour seront enregistrés sur la plate-forme Uber Eats. Les clients pourront ainsi composer un panier de produits alimentaires, d'hygiène et d'entretien (une centaine de références au démarrage), puis recevoir chez eux, en moyenne en 30 minutes, leur commande des mains d'un livreur Uber Eats. Enfin, plus tout à fait de la main à la main, coronavirus oblige. "Toutes les livraisons sont sans contact et déposées sur le pas de la porte", précise Stéphane Ficaja, général manager d'Uber Eats Europe.
Jusqu'à fin avril, les frais de livraison seront offerts, pris en charge par Uber Eats. Il faut dire que cet accord est une aubaine pour la plate-forme américaine, privée durant le confinement de la plupart des restaurants qui alimentaient son catalogue. Sur Paris, par exemple, on ne pouvait plus guère commander des produits qu'auprès de boulangeries et de quelques supérettes indépendantes.
Le partenariat entre Carrefour et Uber Eats, néanmoins, va largement dépasser les circonstances particulières (et temporaires) du confinement. D'abord, la collaboration s'étendra au-delà de la capitale, puisque le service sera déployé à l'échelle nationale (dans un calendrier qui n'est pas précisé). "Ce rapprochement s’inscrit également sur le long terme, annoncent les deux entreprises, et sera renforcé rapidement par d’autres actions."