Les ventes en GMS freinées par la dévalorisation des achats
Les débuts auront été euphoriques avec des ventes à +30% pour les PGC et le frais LS en GMS. Au sortir du confinement, la croissance s’élève à +9% sur un cumul de huit semaines, selon IRI (hors hard-discount). Comparé à la progression de +1,5% enregistrée l’an dernier, la période restera une belle aubaine pour la grande distribution. Mais la performance n’est pas si exceptionnelle si l’on tient compte du report de la restauration collective et commerciale. Le panéliste avait d’ailleurs estimé fin mars le gain entre +10% et +15% pour les GMS, considérant qu’elles absorberaient 70% des repas pris habituellement dans les restaurants et les cantines, les spécialistes du frais, des surgelés ou encore du bio se partageant le solde.
+ 8,1 % en volume vs + 5,5 % en valeur
Peut-être la fragmentation des courses a-t-elle été plus importante que prévue, les panélistes le diront. Une certitude, cette relative contre-performance s’explique pour partie par la dévalorisation des achats alimentaires en GMS. Depuis des années, la croissance valeur était supérieure à l’évolution des volumes, grâce notamment à un effet positif du mix produit : montée en gamme, innovation, etc.
Cette évolution s’est arrêtée net avec le confinement, la progression valeur étant devenue inférieure à la progression volume : + 20,6% vs + 22,1% sur la P3 et +5,5% vs +8,1% sur la P4, selon Nielsen (tous circuits confondus). Dans le détail, sur la P4 l’écart de 2,6% entre la valeur et le volume s’explique pour 0,5% par une déflation et pour 2,1% par un effet mix négatif. Une première depuis des années selon le panéliste.
+0,6 point pour les discounters en avril
En période de confinement, les chariots ont été davantage remplis de produits basiques et milieu de gamme que l’an dernier. Le boum des MDD contribue aussi au phénomène. Répondant à la tension sur le pouvoir d’achat et surexposées dans des drives euphoriques, elles affichent une croissance nettement supérieure à celle des marques nationales. Cette paupérisation des achats devrait durer dans les mois qui viennent avec la crise économique annoncée. Selon IRI la part de marché du circuit discount a augmenté de 0,6 point sur la P4, à 11,5 %.