Pour rassurer les consommateurs sur une supposée inflation dans un contexte de crise, les enseignes reprennent la parole sur le pouvoir d’achat dans leurs communications.
Ni Nielsen ni IRI n’ont pourtant donné raison aux associations de consommateurs qui évoquaient une hausse des prix de la grande distribution alimentaire. Au 20 mars, Nielsen observait une très légère déflation par rapport à février, à -0,08 %. Les détails communiqués par IRI pour la première semaine de confinement nuancent les évolutions selon les circuits : les prix ont baissé dans le e-commerce (-0,02%), ils ont légèrement augmenté en proximité (+0,66%). Sur l'ensemble du mois de mars, IRI communique lui aussi sur un recul des prix tous produits confondus, à -0,02%.
Le 26 mars, Leclerc a le premier dégainé sur le thème du pouvoir d’achat. Dans son programme « On a tous un rôle à jouer », le distributeur s'est engagé à bloquer les prix de plus de 4000 références à marque propre. La liste détaillée (consultable ici) compte 3000 codes PGC-FLS et un millier en DPH, dont les prix, relevés entre le 10 et le 16 mars, sont figés jusqu'à la fin du confinement.
En parallèle, le distributeur a inauguré une initiative promo plus inédite, le "ticket E.Leclerc solidaire", destiné à soutenir les filières agricoles : 20 % de remise sur une sélection de produits frais d’origine France, financés par l'enseigne et non par les fournisseurs.
Intermarché lui a emboité le pas ce week-end et a renchéri quant au nombre de produits concernés, portant ici sur 10 000 prix bloqués. Mais pour une période plus courte, puisque la promesse tient jusqu’au 15 mai. Sur les produits frais traditionnels également, Les Mousquetaires proposent des opérations promotionnelles pour mettre en avant l’origine nationale.
En réaction, ce lundi 6 avril, Carrefour s’est fendu d’un communiqué pour préciser qu'il figeait lui aussi des étiquettes dans ses hypers et ses supermarchés. En l'occurrence celles des "500 prix imbattables" sur lesquels l'enseigne capitalisait déjà pour renforcer son image tarifaire. Les prix en vigueur au 6 avril ne devraient donc pas augmenter, sauf, précise l'enseigne, hausse passée par les fournisseurs ou évolution réglementaire. La liste des 500 références concernées est en ligne ici.