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Le gouvernement prépare la campagne des négos 2023

2 septembre 2022 - Yves DENJEAN

Dans le cadre du comité de suivi hebdomadaire des relations commerciales, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, qui fustige l’attitude actuelle de la grande distribution, a annoncé la mise en place de réunions de travail pour préparer le prochain round des négociations annuelles 2023. 

À situation exceptionnelle, pratique exceptionnelle ! En raison du contexte géopolitique et économique, les négos ne se sont jamais arrêtées cette année. En mars 2022, le gouvernement a demandé aux acteurs de la filière alimentaire de reprendre les discussions afin d’absorber les hausses de tarifs liées à la guerre en Ukraine, à la grippe aviaire, etc. Pour délimiter un cadre, les ministères ont même établi une charte d’engagements signée par l’ensemble des fédérations de producteurs et de transformateurs ainsi que par la totalité des distributeurs.

À l’issue du dernier comité de suivi hebdomadaire des négociations commerciales qui s’est tenu le 1er septembre, Marc Fesnaux a fait savoir que les pouvoirs publics vont préparer le futur round de négos annuelles pour 2023. Lequel débutera le 1er décembre prochain. "Le cabinet du ministre de l’Agriculture, le médiateur des relations commerciales agricoles et les services ministériels vont continuer à se mobiliser, indique le cabinet de Marc Fesneau. Des réunions de travail, qui regrouperont l’ensemble des acteurs concernés, seront programmées ce mois-ci." Les politiques veulent ainsi favoriser une meilleure fluidité dans les négociations futures, dont l’enjeu sera notamment de mieux indexer les hausses et prendre en compte les besoins des filières agricoles.

Les discounters exonérés de reproches

Avec cette initiative, les pouvoirs publics souhaitent continuer à mettre la pression sur les distributeurs, pointés du doigt avec véhémence pour leur attitude actuelle envers les fournisseurs. "Pendant six mois, une partie de la grande distribution a fait traîner les discussions, suivant de vieux réflexes comme celui de toujours négocier", regrette le ministère.

Ce constat concerne surtout certains acteurs français. Les discounters sont en revanche exonérés de ces reproches "car ils ont peut-être l’habitude d’entretenir un dialogue plus nourri et plus constructif que leurs homologues", commente le cabinet du ministre. Les points d’achoppement dans les négociations touchent plusieurs filières comme le lait, la viande ou encore certains légumes.

Les pénalités logistiques pointées du doigt

Surtout, l’exécutif fustige la pratique des pénalités logistiques par un certain nombre d’enseignes. "Elles sont les premières à se plaindre du manque de chauffeurs, souligne le gouvernement. Mais dès lors qu’il s’agit d’être compréhensif avec leurs propres fournisseurs, elles passent sur le registre de la sanction systématique." Avec des sommes qui vont de quelques milliers d’euros pour une PME à plusieurs millions d’euros pour de grands groupes. "C’est un moyen systémique pour un certain nombre de distributeurs de se refaire une santé financière sur le dos des fournisseurs", accuse le ministère de l'Agriculture.

Nul doute que le sujet des pénalités logistiques sera en tête de liste au cours des prochaines réunions de travail. Le gouvernement précédent avait tenté d’instaurer un moratoire sur ces pratiques en mars dernier. Une proposition qui n’avait pas été retenue dans la charte de bonne conduite.

 

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