"Je me félicite que les parlementaires aient entendu l’appel du gouvernement à avancer exceptionnellement les négociations commerciales en janvier 2024, se réjouit Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée du Commerce. C’est autant de jours gagnés sur des baisses de prix de nombreux produits de grande consommation qui auraient dû n’intervenir qu’en mars."
Une courte loi, votée en express, fixe un nouveau calendrier pour les négos 2024. Après de rapides débats à l’Assemblée nationale (9 octobre) puis au Sénat (26 octobre), une commission mixte paritaire a finalisé le texte le 6 novembre.
Le 15 janvier pour "la très grande majorité des fournisseurs"
À titre exceptionnel en 2024, l’échéance commune du 1er mars pour la clôture des négociations est avancée. Avec les entreprises réalisant moins de 350 millions d’euros de chiffre d’affaires (en France ou ailleurs, à l’échelle du groupe auquel elles appartiennent le cas échéant), la signature devra avoir lieu au plus tard le 15 janvier prochain. Cette mesure, estime-t-on à Bercy, va concerner "la très grande majorité des fournisseurs".
Pour les groupes dépassant 350 M€ de CA consolidé, la nouvelle date de clôture est fixée au 31 janvier 2024.
Dans tous les cas, les fournisseurs devront transmettre leurs conditions générales de vente deux mois avant la date de clôture. Un délai raccourci d’un mois, qui va compliquer des négociations déjà tendues.
"Il y aura des baisses de prix"
"De nombreuses baisses se poursuivent et doivent être répercutées au consommateur, estime le ministère de l’Économie. Par exemple ce mois-ci, les cours du blé tendre, du blé dur, du tournesol, du maïs et du colza sont, en moyenne, nettement inférieurs à ceux de novembre 2022. Il y aura donc des baisses de prix."
Les distributeurs, sur le pied de guerre, tiennent le même discours. Les industriels, eux, sont évidemment plus mesurés. Si quelques intrants agricoles sont à la baisse, d’autres facteurs de coûts doivent aussi être pris en compte. Des tarifs seront présentés à la hausse : s’ils passent, le dispositif d’urgence voulu par le gouvernement va donc également… accélérer certaines augmentations de prix.