Dans l’ombre de la vache, le lait de chèvre était l’un des grands oubliés des Etats Généraux de l’Alimentation. Pourtant, depuis plusieurs années la FNEC (Fédération nationale des éleveurs de chèvres) tire la sonnette d’alarme quant à la pérennité de son activité laitière. Et 2019, n'a rien changé.
Secouée par deux périodes de sécheresse ayant impactAé les volumes et mise au défi sur la question de la succession dans les exploitations, la filière du lait de chèvre craint pour son avenir. L’an dernier, alors que la filière lait de vache tirait la couverture vers elle, la FNEC s’est évertuée à convaincre les distributeurs de leur rôle à jouer dans la valorisation nécessaire à sa survie.
Intermarché a donc été le premier à agir, avec Netto, et leur fournisseur de fromage de chèvre Eurial, la branche lait du groupe coopératif Agrial. L’accord porte sur les marques de distributeur ainsi que la marque nationale Soignon, pour les fromages mais aussi les yaourts.
Le distributeur s’engage ainsi à appliquer une hausse des prix d’achat pour permettre à l’industriel de revaloriser le prix du lait acheté à ses 600 éleveurs à hauteur de 749 € pour 1000 litres. Au troisième trimestre 2019, le prix moyen pour 1000 litres s’établissait à 694 € selon l’Anicap (Association nationale interprofessionnelle caprine).
« J’attends maintenant que les autres enseignes de la distribution suivent le même chemin. En effet, c’est une première marche nécessaire pour atteindre notre objectif de prix moyen annuel de 790 € / 1000 litres pour produire un lait de qualité « origine France » en accord avec les attentes sociétales », glisse Jacky Salingardes, éleveur de chèvres et Président de la FNEC.