Inflation : des négociations anticipées et 5.000 baisses de prix
Des négociations commerciales anticipées et 5.000 baisses de prix pour lutter contre l’inflation. C’est ce qui ressort de deux jours de rencontres entre Bruno Le Maire, distributeurs et industriels.
Interviewé sur France 2, le ministre de l’Économie et des Finances n’y est pas allé par quatre chemins : "Il était nécessaire de conclure un accord global entre distributeurs et industriels pour casser la spirale de l’inflation alimentaire."
Ainsi, l’équivalent d’un quart des références d’un supermarché, soit 5.000 codes, verront leur prix plafonné ou orienté à la baisse (de -5% à -15 %) dès à présent. Le ministre n’a pas hésité à citer les bons élèves en matière de répercussions de baisse de prix (Barilla ou le groupe Avril), comme les moins bons (Unilever, Pepsico ou Nestlé).
Stop aux arnaques !
Impossible de passer outre. "Nous allons nous assurer que les engagements sont tenus", prévient Bruno Le Maire. Les prix de vente des 5.000 codes en question feront l’objet de contrôles de la direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF).
De même que les marques tentées de baisser les grammages sans toucher au prix de vente ou en l’augmentant seront sanctionnées. "Ces pratiques trompeuses et abusives doivent cesser. Je saisirai le Conseil national de la consommation et il y aura l’obligation légale, pour les industriels, de faire figurer le changement de contenu lorsque le prix reste le même. Stop aux arnaques !", avertit Bruno Le Maire.
Jusqu’au 15 octobre
Pour accélérer le mouvement, Bercy prévoit d’anticiper les négociations commerciales annuelles pour 75 grands industriels. Elles vont s’engager dès maintenant au lieu du 1er décembre et courront jusqu’au 15 octobre. Ce qui permettra d’appliquer les nouveaux tarifs dès janvier plutôt qu’au printemps 2024, comme c’est le cas habituellement.
"Un texte de loi gravera dans le marbre l’anticipation des négociations commerciales", a assuré le ministre de l’Économie et des Finances. Une première avancée. Ce rendez-vous annuel reste encore une spécificité bien française. Et les distributeurs, eux, plaident davantage pour des négociations tout au long de l’année.