EGAlim : les PME dindons de la farce pour la Feef
Un an après son vote, la loi EGAlim ne cesse de faire des déçus. Pour la Feef (fournisseurs PME), ses conséquences ont été néfastes pour les PME en GMS. « La loi EGAlim fragilise les marques PME françaises qui voient diviser par trois leur taux de croissance et chuter leur nombre de nouvelles références, après une croissance ininterrompue depuis cinq ans », affirme l’organisation.
Les MDD accélèrent leur croissance
Pour appuyer ses propos, le syndicat relaie des chiffres de Nielsen. Selon le panéliste, le taux de croissance valeur des marques des PME en GMS est passé de 5,5% en 2018 à 1,9% cette année (CAM à P9). Dans le même temps, les marques des grands groupes ont reculé de 0,3 point, à +0,8% de croissance. A l’inverse, les MDD ont accéléré : +1,1% contre +0,8% en 2018. Au premier semestre, sur le seul périmètre hypers/supers, les gains en valeur des PME ont été divisés par deux (141,4 M€), inférieurs à ceux des grands groupes (210,7 M€).
La Feef y voit l’effet du relèvement de 10% du SRP qui, selon elle, « profite aux multinationales ». D’après Nielsen, les PME ont subit un baisse de plus de 40% du référencement de nouveaux produits au cours du premier semestre alors que les grandes marques et surtout les MDD ont gagné du terrain. Néanmoins, les MDD s’arrogent encore 57% des nouveaux référencements.
20 % des ventes sous promo
Autre pomme de discorde pour la Feef : l’encadrement en volume des promos de 25% qui « crée une barrière à l’entrée pour les PME ». « Depuis l’entrée en vigueur d’EGAlim, le poids des ventes sous promotions des PME s’est nettement plus réduit que chez les autres intervenants : -1,9 point à 19,4% (en valeur sur les PGC + frais LS) vs -0.4 point à 24,4% pour les grands groupes ».
On note au passage que globalement, le poids des ventes valeur en promo en hyper/super a peu baissé selon Nielsen, passant de 20,7% au premier semestre 2018 à 19,9% au premier semestre 2019.
Pour le président de la Feef, Dominique Amirault, « le seul moyen d’enrayer cette chute (pour les PME) est de sortir de l’encadrement en volume des promotions et de reconnaître que la création de valeur s’exprime par le tarif fournisseur dont la date d’application devrait être immédiate ».
D’ici un an, le gouvernement doit trancher sur le maintien ou non des mesures expérimentales prises pour deux ans, sur le SRP et les promotions.