Covid-19 : le personnel de la grande distribution sur tous les fronts

19 mars 2020 - Béatrice Méhats-Démazure

En quelques jours, ils sont passés du rush au désert, mais ils sont toujours là. « C’était pire qu’à Noël, explique Romain, depuis un an et demi à la boulangerie du Monoprix de Rennes. Lundi, j’avais une queue jusqu’au bout du rayon textile ! Ça change tous les jours, et c’est dur, car on ne sait pas quand on vient travailler s’il y aura du monde ou pas. Aujourd’hui, mercredi, il y a plus de salariés que de clients ! »

La plupart du temps, il a bien sûr été nécessaire d’appeler du renfort, comme au Market de la capitale bretonne. « Je ne suis là que depuis deux jours seulement, mais comme j'ai déjà travaillé ici à Noël, ils m'ont appelée en soutien », explique Lisa, aux caisses automatiques. Des gants, mais pas encore de masques, qui arriveront sans doute plus tard. Même constat au Lidl, quelques centaines de mètres plus loin. Le caissier n’en revenait pas : le magasin s’est vidé en deux heures, avant le premier couvre-feu. « Les clients ne nous croyaient pas quand on leur disait qu’on avait bien été livré, mais que tout était déjà parti ! »

 

A l’entrée, les magasins affichent leurs actions (nettoyage des tapis toutes les trois heures, etc.) ainsi que le rappel des consignes de base. Mais ce sont les employés qui font le tampon. « Le centre commercial nous a dépannés d'une vitre, pour éviter le contact direct, explique Assan, hôte d’accueil du Market de Rennes. On ne garde plus les sacs : ils restent dans l'entrée du magasin, mais les clients comprennent. »

 

Partout dans Rennes, c’est le même scénario. « J’étais venue travailler à Noël et on m’a rappelée, confie l’hôtesse de caisse de ce Picard. Hier, nous avons eu beaucoup de monde, mais la différence avec les fêtes, c’est que les gens sont inquiets. » Désormais, c’est à eux de mettre les produits dans leur sac. « Ils le comprennent, assure-t-elle. Mais ils ont plus de mal à accepter lorsqu’on leur suggère de privilégier le paiement par carte. On nous demande souvent – les clients nous téléphonent beaucoup – si on est en pénurie, si on est ouvert, quand nous serons réapprovisionnés, etc. Aujourd’hui les allées sont vides, et les rayons aussi. »

"La grande différence avec les fêtes, c'est que les gens sont inquiets. On nous demande souvent au téléphone si on est en pénurie, si on est ouvert, quand nous serons réapprovisionnés, etc. Mais aujourd'hui les allées sont vides."
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