Après Franprix et Monoprix, c’est au tour de Carrefour de tester le vrac avec les marques nationales. Le projet était dans les tuyaux depuis des mois et a enfin vu le jour, à l’hypermarché de Montesson (78). L’implantation des trémies a démarré lundi 2 mai et se terminera courant de semaine prochaine.
Les différences par rapport aux tests des enseignes concurrentes sont nombreuses. À commencer par la taille de l’offre. Logique, puisqu’il s’agit d’un hyper, non d’un supermarché ou d’une supérette.
Le distributeur a prévu d’implanter 90 références signées de 27 marques. Au total, neuf catégories sont représentées : riz, pâtes, légumineuses, produits apéritifs, aides à la pâtisserie, confiseries, cafés, thés et petfood. Parmi les signatures figurent Panzani, Garofalo, Tipiak, Michel & Augustin, Bénénuts, Ancel, Nescafé, Nestlé Dessert, Kit Kat, Smarties, M&M’s, Vahiné ou encore Bjorg.
Le vrac sous le prisme de l'économie
Autre spécificité, les références sont regroupées par catégories et implantées au sein des rayons correspondant dans un meuble baptisé « La boutique du vrac ». Un choix judicieux pour favoriser le recrutement. D’autant plus que Carrefour positionne son offre sous l’angle économique en communiquant via des kakémonos bien visibles sur les différences de prix entre les références vrac et leur équivalent emballé. Y compris au rayon bio. Malin !
Le distributeur a opté pour une solution différente de celle de Franprix et Monoprix (Bulk & Co) en adoptant les trémies carton Podbin de HL Display, déjà testées par différentes marques en GMS. Elles sont associées à deux technologies très intéressantes.
Chaque trémie dispose d’un capteur relié à la balance dédiée (système proposé par Digi). Une fois le client servi, celle-ci affiche directement le produit. Voilà qui simplifie la manipulation pour le client et réduit les risques de démarque (plus possible de sélectionner une autre référence moins chère).
Par ailleurs, un second système est connecté aux balances (maYam). Grâce à un QR code relié à chaque référence, il assure la traçabilité digitale du produit pour le magasin et fournit une foule d’informations aux consommateurs (origine, idées recettes, conseil de préparation, etc.). Le QR code est positionné sur le bec de chaque trémie.
Le système maYam est aussi utilisé pour tarer les contenants, Carrefour ayant l’objectif de pousser le vrac autant que le réemploi afin de limiter l’usage des sachets kraft. Deux bornes avec balance dédiée ont été installées pour inciter les clients à venir avec leur propre contenant.
À l’évidence, Carrefour s’est donné les moyens de lever un maximum de frein à la vente en vrac. C’était l’objectif du Bulk innovation challenge lancé l’an dernier, qui a récompensé cinq lauréats. Parmi eux figuraient Digi et maYam (distribué par HL Display).
Pas de bacs à pelles, pas de bonbons nus !
Seul bémol, le choix de Carrefour d’utiliser une solution 100% trémies le contraint à se passer de produits qui sont incompatibles avec ce contenant, tels les bonbons nus, types gélifiés. Cette offre est pourtant en tête des ventes dans les tests réalisés chez Franprix et Monoprix.
Bertrand Swiderski, directeur RSE du groupe Carrefour sera le grand témoin des Ateliers du vrac. Organisée avec les éditions Dauvers, la conférence a lieu ce jeudi 9 juin à Paris. L'occasion de faire un point sur ces différents tests, entre autres sujets. Pour les inscriptions, c'est ici.