Carrefour et Casino lorgnent sur Bio c’Bon
La mise en vente de Bio c’Bon a pris un nouveau tournant. En dépôt de bilan depuis le 21 août selon le magazine Circuits bio (Editions du Boisbaudry), la chaîne de magasins bio spécialisés a confirmé le 22 août dans un communiqué que le processus était ouvert à plusieurs acquéreurs potentiels. «De nombreuses marques d’intérêt ont déjà été reçues – cinq à ce jour – laissant augurer d’une issue positive qui pourrait intervenir dans le cadre d’un pré-pack cession», a précisé Thierry Chouraqui, président de Bio c’Bon.
Zouari toujours candidat
Le groupe famlial de Moez Zouari en fait toujours partie mais il n’est plus le seul en lice. Le 24 juin, le groupe Zouari avait annoncé être entré en négociations exclusives avec Marne & Finance pour lui racheter la majorité du capital de la chaîne aux 120 magasins en France.
«Par cette opération, la famille Zouari apporterait tout son savoir-faire et sa capacité d’innovation au groupe Bio c’Bon afin d’accélérer son développement», avait déclaré le master franchisé Franprix, Casino et Monoprix, qui avait déjà raflé 44,5% des parts de Picard en octobre dernier. Zouari vient de renouveler publiquement son offre de rachat de l’ensemble des actifs de Bio c’Bon.
Selon Circuits bio, deux groupes de GMS sont aussi sur les rangs : Casino et Carrefour. Le groupe Casino possède déjà l’enseigne Naturalia (plus de 210 magasins). De son côté, Carrefour patine avec seulement une trentaine de Carrefour Bio et 20 magasins spécialisés So.bio. S’il mettait la main sur Bio c’Bon, Carrefour redonnerait de l’élan à ses ambitions sur le circuit bio spécialisé. Les leaders du secteur Biocoop et La Vie Claire seraient par ailleurs aussi candidats à la reprise.
Une vente rapide
Créé en 2008, Bio c’Bon a connu une croissance fulgurante en France et s’est exporté : Belgique, Suisse, Italie, Espagne, Portugal, Japon. Réfutant d’abord être en difficultés financières, Bio c’Bon avait reconnu en mars dernier que ses magasins avaient été affectés par les conséquences des mouvements sociaux en centre-ville (gilets jaunes, réforme des retraites) et par la concurrence des GMS sur le bio.
«A ces difficultés s’est ajoutée la crise actuelle qui a eu pour effet le départ massif de la clientèle citadine des centres-villes depuis la fin du printemps (en particulier à Paris, cœur de l’activité de Bio c’Bon)», ajoute aujourd’hui l’enseigne.
En cessation de paiement, l’enseigne a donc déposé le bilan le 21 août et le processus de cession est accéléré. «Cette opération, qui devrait être réalisée dans un délai rapide, est organisée sous l’égide du tribunal de commerce», précise Bio c’Bon.