Que fera Terrena de Doux ?
Le numéro deux français de la volaille veut racheter le numéro trois. Terrena, avec l'appui de Sofiprotéol (groupe Avril), est entré en négociations exclusives avec Didier Calmels pour le contrôle de Doux.
Via son fonds d'investissements D&P Participations, Didier Calmels est l'actionnaire majoritaire de Doux (52,5 % du capital) depuis la déconfiture du volailler en 2013. Le temps a passé et Doux s'est remplumé. Il suscite la convoitise de Terrena, déjà propriétaire de Gastronome (Douce France). Sopfiprotéol se positionnerait comme actionnaire minoritaire de Doux.
Le groupe Doux - 457 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2014 - a bénéficié du rebond de son activité grand export de poulets et élaborés congelés, notamment vers le Moyen-Orient (plus de 100 pays desservis au total).
80 % à l'export
Cette activité mobilise quatre sites de production en France et représente 80 % de ses ventes, près de 430 M€ : environ 390 M€ en volailles entières et 40 M€ en élaborés. A l'inverse, l'export pèse peu dans les ventes de Gastronome : 7 %. Des profils complémentaires donc.
Pour 2015, Doux s'attend à une hausse globale de ses volumes de 8 à 10 %, pour un chiffre d'affaires d'environ 530 M€, en hausse de 16 %. A titre de comparaison, les ventes de Gastronome ont augmenté de 2,6 % seulement en 2014, à 876 M€.
Si l'opération aboutissait, quelles en seraient les conséquences en France en GMS ? Un renforcement de Gastronome au traiteur. Via sa filiale Soprat, Doux devrait réaliser 100 M€ de CA en 2015 avec ses panés Père dodu. En revanche, lors de sa phase de sauvetage, le volailler a déserté le rayon volaille. Plus de poulets entiers ou de filets signés Père dodu. Rien n'indique que Terrena envisage de réintroduire la marque au rayon volaille.
Une telle stratégie ne manquerait pas de sens. Elle permettrait à Gastronome de s'appuyer sur deux signatures fortes, donnant ainsi la réplique à LDC et ses deux marques phares Le Gaulois et Maître Coq.