Porc : un fonds de soutien de 100 M€ pour les éleveurs
Dans un contexte où il leur était difficile de refuser (blocages d'entrepôts et de magasins, pression du gouvernement, soutien populaire aux éleveurs), les enseignes représentées par la FCD* ont accepté de participer au financement d'un "fonds de solidarité" de 100 M€ pour les éleveurs porcins, d'une durée de six mois.
En contrepartie, la FCD exige "l'arrêt immédiat de toutes les actions provoquant des dommages économiques à l'encontre des magasins et des entrepôts".
Ce projet de fonds de soutien a été validé par l'Autorité de la concurrence et l'accord entre toutes les parties prenantes doit être finalisé dans les prochains jours.
"Il s’agit d’un juste retour aux producteurs d’une part de la valeur créée dans la filière par la différence entre des prix payés par le consommateur qui sont restés stables et des prix payés aux producteurs qui se sont effondrés durant ces derniers mois", commente la Fédération Nationale Porcine (FNSEA).
Vers la contractualisation ?
Non membre de la FCD, Leclerc avait déjà donné son accord de principe à ce fonds de soutien qui doit être financé par tous les maillons de la filière : distributeurs, abattoirs, industriels, restauration. "J’ai fait savoir à plusieurs reprises que l’enseigne était ouverte à toute autre solution permettant une revalorisation par le marché", a ajouté Michel-Edouard Leclerc sur son blog.
De fait, ce fonds de soutien ne suffira pas à éteindre l'incendie de la crise agricole. Les éleveurs porcins réclament des réformes structurelles permettant d'obtenir des prix plus rémunérateurs dans la durée.
Parmi les pistes avancées, celle de la contractualisation revient souvent. Une voie saisie par Les Mousquetaires qui ont pour projet "d’établir une contractualisation basée sur le prix de revient des éleveurs, ce qui permettra de leur proposer une rémunération plus juste".
* Auchan, Carrefour, Casino, Cora, Système U, Lidl.
En photo ci-dessous, les entrepôts de la Scarmor à Landerneau, "visités" par les éleveurs en colère. Plusieurs Leclerc ont aussi été bloqués dans l'Ouest.