Leclerc prend les devants sur les dangers potentiels du carton recyclé
Leclerc prend le problème des emballages potentiellement cancérigènes "très au sérieux". Certains cartons recyclés contiennent en effet des traces d'hydrocarbures (liées à leur première vie) qui ne doivent pas entrer en contact avec les aliments. Le distributeur va notifier à ses fournisseurs, y compris à marque nationale, sa décision de bannir tous les emballages à risque de ses rayons.
Leclerc avait été interpellé sur le sujet en 2015 par l'ONG Foodwatch. Trop d'emballages en carton, selon l'organisation, contiennent des traces d'huiles minérales provenant souvent de l'encre utilisée pour imprimer les journaux ensuite recyclés. Ces hydrocarbures migrent dans les aliments en contact avec ces cartons recyclés et sont alors susceptibles de provoquer des cancers. Les produits les plus concernés sont ceux vendus nus dans des boîtes en carton (pâtes, riz, légumes secs, etc.).
Les traces en question sont évidemment faibles et respectent la réglementation en vigueur sur les emballages alimentaires. Mais, selon Foodwatch et désormais selon Leclerc, cette réglementation ne va sans doute pas assez loin. Les analyses présentées sont "suffisamment sérieuses pour qu'on ne se retranche pas derrière le strict énoncé du droit", estime Michel-Édouard Leclerc.
Interpellés une première fois courant 2016 par le distributeur, 200 industriels n'auraient pour la plupart apporté qu'une réponse polie, voire indifférente à la question. Leclerc se montre aujourd'hui plus directif.
"Courant novembre 2016, les fournisseurs se verront notifier la décision officielle de l'enseigne E.Leclerc de ne plus proposer de références dont les emballages sont sensibles aux migrations des huiles minérales, prévient Michel-Édouard Leclerc sur son blog. Ces mesures, qui seront dès à présent fortement recommandées, devront être totalement appliquées à compter de la campagne de négociation commerciale 2017-2018."
Le dirigeant se désole, au passage, que ce nouvel arbitrage au nom de la santé se fasse au détriment de l'environnement. Car les solutions à ce problème de migration consistent, pour l'heure, soit à introduire un suremballage (sachet de protection ou couche intérieure protectrice), soit à employer des cartons vierges et non plus recyclés.