C’est qui le patron monte en puissance
Lancé chez Carrefour, le lait "c’est qui le patron" assurant un prix équitable aux producteurs a explosé ses objectifs. Il arrive désormais dans d’autres enseignes. Deux nouveautés sont aussi dans les tuyaux : un jus de pomme et une pizza, avec des promesses un peu différentes.
"Après trois mois de commercialisation, nous avons vendu plus de quatre millions de briques de lait dans les magasins Carrefour, compte Nicolas Chabanne, promoteur de "C’est qui le patron, la marque du consommateur". Ce résultat est cinq fois supérieur à nos attentes !"
Le cahier des charges de ce lait a été personnalisé en fonction des votes des consommateurs enregistrés sur le site de la marque (avec une vision directe, en fonction des choix, du prix final au litre). Sa promesse principale, relayée sur les packs, est d’assurer un juste prix aux éleveurs.
"Les premiers mois de commercialisation ont permis une rémunération finalement supérieure à 410 euros pour mille litres : les 390 euros garantis auxquels s’ajoutent les primes qualité", détaille Nicolas Chabanne.
A comparer, par exemple, à l’accord signé à l’été 2016 entre Lactalis et les producteurs, en pleine crise laitière, à 290 euros les 1000 litres (tous débouchés confondus).
En rayon, le litre de lait C’est qui le patron est vendu 99 centimes au consommateur.
Après avoir démarré son aventure chez Carrefour, la marque du consommateur fait son entrée dans d’autres enseignes. Elle s’est installée dans les rayons de Colruyt la semaine dernière. Fin février ou début mars, elle fera son apparition chez Intermarché, Auchan et Leclerc. Système U, Cora et Casino auraient aussi manifesté leur intérêt.
Dans la foulée, deux autres lancements sont annoncés "d’ici quelques semaines" : un jus de pomme et une pizza. Les votes sont ouverts pour les cahiers des charges des deux références.
Le jus de pomme devrait s’appuyer, comme le lait, sur une rémunération équitable des producteurs et sur des critères d’agriculture durable. Pour la pizza, les enjeux sont différents : personnalisation de la recette, du format et, surtout, noblesse des ingrédients mis en œuvre (fromages AOP ou "préparation fromagère", huile de palme ou pas, etc.).
Signe supplémentaire du succès de la démarche : alors que le cahier des charges du lait a été défini à partir de moins de 8000 votes, le jus de pomme et la pizza ont déjà, chacun, enregistré plus de 18000 participations. Clôture des scrutins le 5 février.
Des ambitions variées
Après le lait, le jus de pomme et la pizza, la "marque du consommateur" prépare déjà le lancement de sept autres produits.
Le beurre et la crème fraîche devraient, comme le lait, s’appuyer surtout sur la rémunération des éleveurs. Idem pour le steak haché et le jambon, avec (ou pas) des critères qualitatifs supplémentaires. Pour les œufs, la question du bien-être animal sera posée. Pour les pêches et la compote de pommes, enfin, il s’agira d’arbitrer sur le choix des variétés, les modes de culture et la rémunération, comme toujours, des producteurs.