Intermarché Foix
« Je sers de cobaye pour faire évoluer le concept. » Gilles Briant, adhérent Intermarché à Foix (Ariège), a agrandi son magasin de 700 m2, pour atteindre 3 100 m2. Mais le chantier fut beaucoup plus lourd que ce qu’il convient d’ordinaire pour une extension de cet ordre. Gilles Briant, en effet, a décidé de casser toute sa ligne de stands trad, réserves incluses.
« Nous testons ici ce qui pourrait être proposé à l’avenir aux adhérents qui veulent passer MAG3 », poursuit le distributeur. Il sait de quoi il parle. Il a déjà bien suivi le lancement du concept MAG3 fin 2004 : à l’époque, c’était lui l’adhérent responsable du projet.
L’évolution envisagée aujourd’hui peut se résumer selon deux grands principes. Un : pas de stands en ligne, sur une ceinture murale, mais des pôles éclatés, avec une grande bergerie. Deux : la surface du magasin est clairement partagée en trois univers « cloisonnés », non-alimentaire, sec et frais.
Evidemment, un tel bouleversement de la zone marché ne sera pas imposé aux magasins. Question de coût. « C’est une organisation qui peut s’envisager dans le cadre d’une construction, d’un transfert », précise Gilles Briant. Le résultat, selon l’adhérent, en vaut la peine. Il a déjà mené une étude de satisfaction auprès de ses clients : ils adorent. En rompant la monotonie de la classique ligne murale, le magasin cultive un esprit « halles de marché ».
L’îlot fromages/charcuterie-traiteur, monté en bergerie, est au cœur de la partie produits frais. Il est d’autant mieux mis en valeur qu’il trône au milieu d’un espace (presque) clos. Car la séparation entre les trois univers du magasin est très marquée. Dès l’allée pénétrante, le ton est donné. Elle ouvre classiquement à droite sur le non-alimentaire, mais est fermée à gauche, sur 20 mètres, par une gondole ininterrompue.
Il faut aller presque au fond du magasin pour trouver l’allée perpendiculaire et pénétrer dans l’espace « sec ». Là, les gondoles, plus courtes, permettent d’aménager une seconde allée perpendiculaire. Mais celle-ci ne va pas bien loin : elle bute à nouveau sur une gondole de 20 mètres, qui marque la séparation avec le frais. « Dans l’univers épicerie-liquides, les clients adoptent un comportement différent depuis les travaux, observe Gilles Briant. Ils sont plus sereins, ils prennent leur temps. » Derrière, frais LS et trad se partagent le reste du magasin. Le plafond est même peint en noir pour marquer davantage la rupture.
« Le magasin a gagné en lisibilité, conclut l’adhérent. Les clients comprennent bien la séparation des trois univers, avec une meilleure lecture des différents métiers sur le point de vente. »
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