Intermarché Foix

7 mai 2008 - Benoît Merlaud

  • Intermarché Foix

    • A l’étroit sur son site, l’Intermarché de Foix a dû déplacer sa station-service pour s’agrandir. Un mal pour un bien : déportée de quelques centaines de mètres, la station se trouve désormais à la sortie de la nationale.

    • Parmi les produits régionaux à l’honneur, un large assortiment de pâtés, confits, cassoulets et autres plats en conserve.

    • Un rayon alcools réduit au strict minimum : l’Andorre et ses prix attractifs ne sont pas loin…

    • A Foix, les produits équitables sont en plein boom. Le bio progresse un peu moins vite que la moyenne nationale. En milieu rural, les clients n’ont pas besoin de s’acheter un « retour à la nature ».

    • Le magasin doit composer avec de nombreux piliers. Ils sont souvent habillés aux couleurs des MDD de l’enseigne.

    • Sur tout un côté du magasin, des verrières amènent une lumière naturelle. Des stores sont prévus pour occulter le soleil lorsqu’il se fait trop mordant.

    • La boulangerie est installée dans la galerie marchande, avec des fours visibles derrière une large vitre. Une partie de l’offre est néanmoins disponible, également, dans l’hypermarché.

    • Au cœur de la zone marché trônent les stands fromage et charcuterie-traiteur, montés en bergerie.

    • Difficile, en milieu rural, de se séparer de sa boucherie trad. L’adhérent l’a un peu réduite afin de développer le frais-emballé. Les clients s’en sont rendu compte et regrettent. Ils bénéficient pourtant d’un stand encore imposant, pour un magasin de 3 000 m2.

    • Le magasin construit son image prix à partir d’offres spectaculaires dans ses rayons trad : faux-filet à 6,50 €/kg, fraises espagnoles à 1,80 €/kg, etc.

    • Les fruits et légumes sont aménagés dans un esprit « niche ». Une petite cloison a été montée sur un côté pour fermer l’espace.

    • Des étiquettes électroniques ont été adoptées pour les ardoises des fruits et légumes : plus facile de gérer les (nombreux) changements de prix du rayon.

    • La marée est l’un des points forts du magasin. La vente par l’avant renforce la proximité avec les clients. C’est le seul rayon trad un peu excentré par rapport à la zone marché, car il lui fallait de la place.

    • Illustration du cloisonnement des espaces : 20 mètres ininterrompus de frais LS. Derrière, l’univers épicerie-liquides. A noter : le changement de couleur du plafond.

    • L’Intermarché de Foix a adopté la solution WarmInShop pour les allées de l’univers frais LS. Un chauffage vertical qui améliore le confort des clients, sans perturber le fonctionnement des meubles froids.

« Je sers de cobaye pour faire évoluer le concept. » Gilles Briant, adhérent Intermarché à Foix (Ariège), a agrandi son magasin de 700 m2, pour atteindre 3 100 m2. Mais le chantier fut beaucoup plus lourd que ce qu’il convient d’ordinaire pour une extension de cet ordre. Gilles Briant, en effet, a décidé de casser toute sa ligne de stands trad, réserves incluses.
« Nous testons ici ce qui pourrait être proposé à l’avenir aux adhérents qui veulent passer MAG3 », poursuit le distributeur. Il sait de quoi il parle. Il a déjà bien suivi le lancement du concept MAG3 fin 2004 : à l’époque, c’était lui l’adhérent responsable du projet.
L’évolution envisagée aujourd’hui peut se résumer selon deux grands principes. Un : pas de stands en ligne, sur une ceinture murale, mais des pôles éclatés, avec une grande bergerie. Deux : la surface du magasin est clairement partagée en trois univers « cloisonnés », non-alimentaire, sec et frais.
Evidemment, un tel bouleversement de la zone marché ne sera pas imposé aux magasins. Question de coût. « C’est une organisation qui peut s’envisager dans le cadre d’une construction, d’un transfert », précise Gilles Briant. Le résultat, selon l’adhérent, en vaut la peine. Il a déjà mené une étude de satisfaction auprès de ses clients : ils adorent. En rompant la monotonie de la classique ligne murale, le magasin cultive un esprit « halles de marché ».
L’îlot fromages/charcuterie-traiteur, monté en bergerie, est au cœur de la partie produits frais. Il est d’autant mieux mis en valeur qu’il trône au milieu d’un espace (presque) clos. Car la séparation entre les trois univers du magasin est très marquée. Dès l’allée pénétrante, le ton est donné. Elle ouvre classiquement à droite sur le non-alimentaire, mais est fermée à gauche, sur 20 mètres, par une gondole ininterrompue.
Il faut aller presque au fond du magasin pour trouver l’allée perpendiculaire et pénétrer dans l’espace « sec ». Là, les gondoles, plus courtes, permettent d’aménager une seconde allée perpendiculaire. Mais celle-ci ne va pas bien loin : elle bute à nouveau sur une gondole de 20 mètres, qui marque la séparation avec le frais. « Dans l’univers épicerie-liquides, les clients adoptent un comportement différent depuis les travaux, observe Gilles Briant. Ils sont plus sereins, ils prennent leur temps. » Derrière, frais LS et trad se partagent le reste du magasin. Le plafond est même peint en noir pour marquer davantage la rupture.
« Le magasin a gagné en lisibilité, conclut l’adhérent. Les clients comprennent bien la séparation des trois univers, avec une meilleure lecture des différents métiers sur le point de vente. »

Repères

25 M€ de CA
Pour 2008, le magasin table sur 25 M€ de chiffre d’affaires (avant l’extension, il tournait plutôt autour de 21 M€). Sa répartition : 17 % pour les marchandises générales (non-al), 35 % pour l’ensemble épicerie-liquides-DPH et 48 % pour le frais.

Prix psychologiques
A Foix, l’Intermarché fait face à un Leclerc, installé sur la même route, à quelques centaines de mètres ! Ce concurrent, qui plus est, se montre plutôt agressif sur les prix. Mais Gilles Briant ne s’est pas lancé dans une guerre pied à pied avec son rival. Il le laisse prendre l’avantage sur les produits gencodés (près de deux points d’écart à l’Opus, selon nos informations). Et prend sa revanche sur le trad avec des opérations spectaculaires : faux-filet à 6,50 €/kg, fraises espagnoles à 1,80 €/kg, filet de saumon à 4,50 €/kg, etc. « C’est là que les clients sont les plus sensibles aux prix », estime l’adhérent.

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