Villiers-en-Bière, le Carrefour de tous les superlatifs
Carrefour a terminé la rénovation du plus grand hypermarché de France. Un gigantisme qu'il met à profit pour soigner ses univers, en assurant le spectacle. La visite de Linéaires.
Le paquebot de Villiers-en Bière (77) s'étend sur près de 25.000 mètres carrés : un record. Il a réalisé 173 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2015, hors carburant. Ce qui n'en fait, selon le Top 100 dressé par Linéaires, que le vingt-et-unième hyper du pays (et le huitième chez Carrefour). Comme tous les très grands hypermarchés, Villiers-en-Bière souffre des mauvaises performances du non alimentaire. En 2008, il affichait encore 231 millions d'euros de CA !
Carrefour a investi très lourdement pour relancer son navire amiral. Les premiers résultats sont là : la fréquentation explose, le bouche-à-oreille serait excellent, selon le directeur de l'hyper. Il ne faut pourtant pas imaginer que Villiers dessine le futur nouveau visage de l'enseigne. Le distributeur ne pourra évidemment pas se permettre des réalisations aussi coûteuses sur l'ensemble de son parc.
Mais la volonté de Georges Plassat, depuis son arrivée à la tête du groupe, de réinvestir "dans le carrelage" est intacte (dix hypers auront été rénovés en 2016, autant le seront en 2017). Il faut donc plutôt voir Villiers-en-Bière comme un concept car, une démonstration de l'esprit qui anime le distributeur, dont les enseignements seront tirés pour en retenir, à terme, le plus efficace.
Pour relancer le non-al, d'abord, Carrefour met le paquet sur les nouveaux marchés (objets connectés, mobilité urbaine, gaming) et colle aux besoins de sa zone de chalandise.
"On est sorti de l'ère des clones, résume Alain Rabec, le patron des hypers Carrefour en France. Les magasins doivent être ancrés dans leur zone locale. À Villiers-en-Bière, les clients nous ont par exemple réclamé du matériel d'escalade ou d'équitation, un institut de beauté, des ateliers pédagogiques." Conséquence : tapis de varappe, nouveau concept beauté en galerie et cours d’œnologie ou de maquillage font partie de la panoplie déployée à Villiers.
En alimentaire, la place disponible est employée à de nouvelles collaborations avec les marques. En zone marché mais aussi en épicerie, Carrefour multiplie les kiosques aux couleurs d'un industriel. Parmi les plus originaux : stand gourmet Maison St Geours (Labeyrie), traiteur de la mer Jean et Frères (Labeyrie encore), L'Italie des Saveurs (Galileo), torréfacteur Malongo.
Au cœur de l'hyper, la zone marché est traitée comme une immense halle où les comptoirs se succèdent, préparant les spécialités sous les yeux des clients. Le développement de la restauration (en galerie) conforte l'image de professionnalisme du site.
Autre priorité de l'enseigne : le bio bénéficie d'un espacé dédié délimité par une vaste arche en bois. Les plus grosses ventes profitent d'une double implantation.
Découvrez ci-contre la première partie de la visite de Linéaires.
À paraître demain : la revue de détail de la zone marché.