Même si la grande distribution profite d’une moindre concurrence avec la fermeture des autres points de consommation (restaurants, cantines, marchés, etc.), une érosion de la croissance exceptionnelle observée au plus fort de la panique était à prévoir. Après avoir dépassé les +30% par rapport à l’année dernière, la progression des ventes hebdomadaires de PGC-FLS se stabilise depuis deux semaines autour des +6% selon Nielsen.
Côté circuits, le e-commerce (drive et livraison à domicile) comme la proximité, qu’elle soit rurale ou urbaine, sont sans commune mesure ceux à qui profite le plus la crise. Pour la première fois, le e-commerce alimentaire a capté plus de 10 % des ventes de PGC-FLS. Pendant le mois qui a précédé la période de confinement, il se situait plutôt autour des 7 %. Dès la semaine 12, le e-commerce a représenté 8,2% des sommes dépensées, puis a atteint 10,6% deux semaines plus tard.
Supers et SDMP (supermarchés à dominante marques propres, ex-hard discount) enregistrent également des croissances supérieures à celle du marché chaque semaine, environ deux points au-dessus.
Quant à la désertion des hypermarchés observée dès le 17 mars, jour de l’annonce du confinement, elle semble bien se ralentir. Le coup est toujours dur pour les hypers, mais les pertes de CA se réduisent au fil des semaines. Ainsi, alors que les ventes avaient reculé de 24 % dans les plus gros formats entre le 17 et le 22 mars, elles n’ont fléchi que de 16 % la semaine suivante, puis de 13 % pour celle s’achevant le 5 avril. Idem pour les hypers de moins de 7500 m², avec des évolutions passées de -14 % la première semaine de confinement à -5% la troisième.
Enfin, quand il jette un œil dans le chariot des Français, qu’il soit physique ou digital, Nielsen note des modifications, en particulier des achats moindres sur le DPH et les liquides. Les produits d’entretien se maintiennent (+3% la première semaine d’avril). Et l’alimentaire progresse, de +8% pour le frais non laitier à +32% pour le surgelé salé.