Carrefour est récompensé de ses efforts. Depuis la reprise en main des activités en France par Noël Prioux, l’été dernier, le message est clair : il faut baisser les prix, quitte à faire moins de promo. Une stratégie dont Linéaires a pu mesurer les effets instantanément. Sur le deuxième semestre, l’indice Carrefour baisse de près de deux points (voir graphique), de loin la meilleure performance sur la période. « La baisse constatée par votre journal reflète la politique de baisse de prix engagée par Carrefour depuis cet été, dans l'ensemble de nos hypermarchés et supermarchés, commente Noël Prioux. Nous avons effectivement baissé et bloqué les prix de plus de 1 000 produits incontournables du quotidien. »

Leclerc sous les 94 pour la première fois

Carrefour retrouve au passage la place de dauphin des prix bas, qui était traditionnellement la sienne. Petit bémol malgré tout, Leclerc reste encore deux points devant. Plus en verve que jamais sur le terrain des prix, l’indépendant passe symboliquement sous la barre des 94 pour la première fois dans l’histoire de l’indice LinéairesPrix (depuis 1999).
Au passage, on notera que Carrefour Market bénéficie également du regain d’agressivité des hypers (- 1,6 pt). Ne restera plus qu’un petit palier à franchir pour faire vraiment jeu égal avec Intermarché et Super U, les deux concurrents frontaux sur le format, qui améliorent également à la marge leur indice sur le semestre.

Auchan et Monoprix font l’effort

Outre le groupe Carrefour, deux autres baisses significatives sont à mentionner sur le dernier semestre : celles d’Auchan et de Monoprix. Dans les deux cas, l’amélioration était attendue. Pour les hypers nordistes, il fallait d’urgence redresser la barre après le dérapage constaté depuis un an, qui les avait amenés jusqu’à un peu glorieux 100,0 lors de la vague précédente. Auchan revient donc dans la course, même si le fossé persistant avec Leclerc (encore 5 points) est à l’évidence dangereusement large.
Quant à Monoprix, il récolte les fruits des baisses (ou non-hausses) de tarif annoncées sur certains produits de marque en 2011. La sphère où évolue l’enseigne n’en reste pas moins très isolée du reste du peloton, exception faite des supers Casino, qui semblent vouloir rester abonnés ad vitam aeternam aux indices supérieurs à 110… A peu de choses près, Monoprix et Casino sont calés sur des tarifaires équivalents !

Cora et Géant Casino décrochés des leaders

Si les trois enseignes leaders de l’hyper (Leclerc, Carrefour, Auchan) voient leurs performances prix s’améliorer, ce n’est pas le cas des deux challengers du format, Cora et Géant Casino. A 101,8, Cora retrouve un niveau de cherté conforme à sa période 2006-2010. Guère satisfaisant mais guère étonnant, donc. Géant aussi a visiblement oublié les bonnes résolutions tarifaires prises il y a deux ans. Les hypers de Casino touchent un inédit et fort peu glorieux 103,8, qui les disqualifie un peu plus de la bataille des prix.

Pour aller plus loin

A lire dans le numéro de février de LINEAIRES :

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