Oseriez-vous les partis pris d’Intermarché Rennes ?

3 novembre 2008 - Patricia Bachelier

Un homme qui va au bout de ses convictions. Propriétaire de l’Intermarché Rennes Longs Champs, Christian Legendre a profité de son agrandissement (5 800 m² soit un gain de 1 200 m²) pour proposer à ses clients un magasin pas comme les autres. Son credo ? Rendre les courses plus simples et rapides. Après 10 ans de démarches administratives, 28 mois et 13 M€ de travaux, l’hypermarché, entièrement reconfiguré, a poussé à l’extrême la notion du libre service. En toute sobriété.
Concrétisation la plus évidente : la ligne de caisses a plus que doublé avec 48 postes. Un record pour la taille du magasin, décroché grâce à l’adoption de 40 caisses LS (cf. encadré). Comme annoncé sur le site de Linéaires en juillet, l’hyper s’est équipé de 32 modèles révolutionnaires pouvant accueillir un chariot, en plus de ses 8 caisses LS panier.
Objectif ? Fluidifier au maximum le trafic pour supprimer l’attente et permettre au client de limiter la manipulation des produits. Il scanne ses achats et les place directement dans un chariot vide disponible de l’autre côté de la caisse, sans se déplacer. Il repart avec son chariot plein, laissant le vide pour le prochain client.

Balances F&L intelligentes

L’hypermarché rennais a également joué la carte du libre service intégral au rayon trad. Seule la poissonnerie, agrandie et dotée de meubles réfrigérés, est restée en vente assistée. Les rayons fromages, charcuterie-traiteur et boucherie ont, eux, basculé sur le 100 % frais emballé (cf. encadré). Avec au passage, une extension de l’offre : + 25 % en charcuterie-traiteur par exemple (250 réf.).
Les stands sont désormais ouverts sur les labos, permettant aux clients de voir les employés trancher les carcasses, emballer du pâté ou couper le fromage. « Les clients gagnent du temps pour se servir et ont davantage de personnel à leur disposition pour les renseigner », se félicite Christian Legendre.
Rapidité, il en est aussi question au rayon fruits et légumes. Comme pour les caisses LS chariot, le magasin est à l’avant-garde avec huit balances intelligentes : dotées de caméra, elles reconnaissent toutes seules les produits.

Qualité optimale

Si l’adhérent a placé la rapidité des courses en tête de ses préoccupations, il a également investi pour offrir à ses clients une qualité produit optimale. Illustration au rayon boulangerie-pâtisserie où l’offre est dorénavant fabriquée de A à Z, par une équipe de 12 personnes. Laquelle dispose d’un labo flambant neuf et d’un matériel de pointe ayant nécessité un budget de 550 K€.
Dans le rayon, une trancheuse automatique permet au client d’obtenir un pain « tranché frais » à partir d’un vaste choix de références. Gain de fraîcheur également au stand charcuterie-traiteur, où les produits désormais emballés sous vide offrent une dluo deux fois plus longue (4 à 5 jours). « Nos nouvelles machines permettent aussi d’éviter tout contact manuel avec la marchandise. On ne peut pas faire mieux en terme d’hygiène », ajoute Christian Legendre.
La fraîcheur et la qualité ont également été améliorées au travers des approvisionnements. Intermarché Longs Champs entend jouer davantage la carte du local, en particulier sur les fruits & légumes, en marée et en boucherie.

50 M€ de CA

Au-delà de ces choix d’équipement ou de service, le magasin a évidemment profité de son extension pour conforter son statut d’hyper et élargir son assortiment. En alimentaire (1 000 réf. supplémentaires d’épicerie fine, de snacking, de produits bio, ethniques, équitables, etc.), mais surtout en non-al. La librairie a doublé sa surface, le textile l’a triplée (800 m²), tandis qu’un espace de 350 m² est dédié au gros électroménager, à la Hi-fi/TV et à l’informatique. De quoi doper le panier moyen, qui plafonnait à 31 €.
Le magasin réalisait 32 M€ de chiffre d’affaires et ambitionne d’atteindre les 50 M€ d’ici à un an. Depuis la relance commerciale initiée le 1er septembre, les résultats sont plus que flatteurs : + 40 %, avec des rayons trad qui ont jusqu’à triplé en volume (boul-pat’) ou doublé en chiffre d’affaires (charcuterie-traiteur).

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