Observatoire SRP : Leclerc remis de force dans le peloton
Leclerc n'a pas cessé de pester contre la loi alimentation et ses "marges obligatoires" censées remettre au pas les enseignes discount. À raison : les premiers effets de la hausse du seuil de revente à perte sont abrupts pour le distributeur, qui perd une bonne part de son avance sur les grandes marques. Nouveaux résultats de l'Observatoire A3 Distrib, Editions Dauvers et Linéaires.
Sur la base des marges habituellement pratiquées en magasins, auxquelles Linéaires et les Éditions Dauvers ont eu accès, nous avons construit un panier de 25 codes représentatif des références les plus bataillées. Ces produits (Nescafé, Nutella, Ricard, Danette, camembert Président, etc.) sont vendus au plus proche du SRP par les enseignes "agressives" et donc concernés au premier chef par l'augmentation légale de 10% entrée en vigueur le 1er février.
En partenariat avec A3 Distrib, les prix de ces articles majeurs sont régulièrement relevés dans près de 5000 drives et les conclusions de notre Observatoire "SRP+10" sont révélées en exclusivité ici ainsi que sur le blog d’Olivier Dauvers.
Les données collectées entre le 28 janvier et le 5 février permettent aujourd'hui de détailler l'évolution des prix de notre panier enseigne par enseigne, et d'apprécier le nouveau positionnement concurrentiel de chacun.
Les écarts ont fondu
Leclerc, donc, est le distributeur le plus pénalisé par la nouvelle loi. Au 28 janvier, son indice prix sur nos majeurs était de 94,4 et il jouissait d'une solide avance sur le deuxième au classement, Intermarché, à 96,7 (la moyenne hypers-supers étant à 100).
Au 5 février, les écarts ont fondu. Les prix de notre panier ont augmenté en moyenne de 5,1% chez Leclerc. C'est l'enseigne qui connaît l'inflation la plus marquée, devant Géant Casino à +4,6% (en drive, donc, sachant que ses prix s'étaient déjà envolés en magasins) et Intermarché à +4,4%. Conséquence : Leclerc se retrouve désormais crédité d'un indice prix à 96,3. Son avance, pour nos 25 majeurs, s'est réduite de près d'un point sur son challenger Intermarché et de presque deux points par rapport à la moyenne des enseignes.
Leclerc reste en tête, mais l'échappé voit désormais le peloton lui sucer la roue…
À l'inverse, à l'autre extrémité du classement, les enseignes les plus chères du groupe Casino améliorent leur situation relative. Peu adeptes de la vente "à la planche", les supermarchés Casino et Monoprix ne sont pas concernés par la hausse du SRP : leurs marges dépassaient déjà les 10% minimum aujourd'hui obligatoires.
En moyenne, les prix de notre panier ont même symboliquement baissé dans les supers Casino (-0,2%) et chez Monoprix (-0,3%) ! Et alors qu'elles étaient reléguées à des indices stratosphériques fin janvier (respectivement 118 et 116), les deux enseignes, sans rien changer ou presque à leurs étiquettes, se retrouvent aujourd'hui placées à environ 114 et 112 d'indice, par le simple mouvement du centre de gravité.
Les indices prix des enseignes sur 25 majeurs
Indice au 5 février | Evol. vs 28 janvier | |
Leclerc | 96,3 | +1,9 pt |
Intermarché | 97,7 | + 1,0 pt |
Carrefour (hypers) | 97,9 | + 0,6 pt |
Super U | 99,0 | = |
Carrefour Market | 100,0 | - 1,4 |
Cora | 100,5 | - 0,4 |
Géant Casino | 100,6 | + 1,2 |
Auchan | 101,0 | - 1,5 |
Monoprix | 112,2 | - 3,9 |
Supermarchés Casino | 113,8 | - 4,1 |
Source : Observatoire A3 Distrib, Editions Dauvers et Linéaires ; panier de 25 produits de grandes marques parmi les plus bataillés en magasins.