Les producteurs d’œufs manifestent chez Carrefour et Auchan
Un centime par œuf. C’est l’augmentation de prix que sont venus demander les producteurs mécontents lors de manifestations hier dans un Carrefour breton et un Auchan nantais. Ils étaient une centaine d’éleveurs, à distribuer gratuitement aux clients les œufs provenant du rayon, accompagnés d’un flyer sur lequel on pouvait lire : « Non au racket des grandes surfaces ! Oui à une juste prise en compte du coût de production des éleveurs ! » Estimé à un centime par œuf précisément.
Il y a plusieurs mois déjà que la filière avicole alerte les distributeurs sur la hausse du coût des matières premières entrant dans l’alimentation des poules pondeuses. Et avec la fin des négociations annuelles prévue dans quinze jours, la situation se tend. « Carrefour hors la loi ne rémunère pas les éleveurs », dénonçait une banderole au rayon œufs.
« C’est bien simple, à peine sommes-nous entrés dans les box de négociations, que les enseignes, Carrefour en tête, mais également Casino, Auchan ou Aldi, nous demandent de baisser nos tarifs de 4%, s’alarme Frédéric Chartier de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB). Nous réclamons que le prix des œufs soit indexé sur le coût des matières premières. »
On ira aussi manifester devant les usines
Selon l’Institut Technique de l'Aviculture (Itavi), l’indice aliment, en hausse de 22,3% en un an, n’a jamais été aussi élevé qu’aujourd’hui. Or l’alimentation représente 65% du coût de l’œuf. Pourtant, en 2020, les prix de vente en GMS, quel que soit le mode de production (cage, sol, plein air ou bio), sont globalement restés inférieurs à 2019 selon l’UGPVB.
Les industriels ne sont pas en reste. Les linéaires pâtisserie industrielle ou crémerie ont également été pris à parti, en particulier certaines marques qui utilisent des ovoproduits d’importation. « S’il le faut, on ira aussi manifester devant les usines », prévient un éleveur.