En lançant une OPA sur le capital flottant de sa filiale e-commerce Cnova, Casino met ses affaires en ordre pour mener à bien sa restructuration. La vente de ses activités non alimentaires au Brésil, y compris e-commerce, va encore amputer le chiffre d'affaires du groupe de 15%. Avec l'Asie, Casino aura donc cédé en un an un quart de son activité.

Début 2016, Casino s'est déjà séparé de ses filiales en Asie, qui représentaient 9% de son chiffre d'affaires et 19% de son résultat opérationnel courant en 2015.

Il a engagé, depuis fin novembre, la mise en vente de Via Varejo, sa branche brésilienne consacrée aux enseignes de biens d'équipement et électroniques (une activité baptisée "Latam electronics" dans les comptes du distributeur).

En préalable à cette cession, Casino a entrepris de scinder sa filiale de e-commerce Cnova, afin de faire revenir dans le périmètre de Via Varejo ce qui est l'équivalent de Cdiscount au Brésil. En 2014, quand il avait créé Cnova pour l'introduire en Bourse, Casino pariait sur le potentiel d'un futur géant du e-commerce mondial. Le coup d'arrêt de la croissance au Brésil, ainsi que des dysfonctionnements coupables au sein de Cnova Brésil, ont finalement eu raison de ces ambitions.

Via Varejo a réalisé l'équivalent de 5,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2015, auxquels il faut ajouter 1,7 milliard d'euros de Cnova Brésil. Soit au total 15% de l'activité du groupe.

Les bons résultats financiers de Via Varejo, eux (19% du résultat opérationnel courant du groupe), sont pénalisés par les pertes de Cnova Brésil. L'ensemble assurait finalement 14% du ROC de Casino en 2015, à hauteur de la contribution au CA.

Après le transfert de Cnova Brésil au sein de Via Varejo, effectif depuis octobre 2016, et la fermeture de toutes les autres implantations internationales de Cdiscount (Cameroun, Sénégal, Côte d'Ivoire, Colombie) dans le courant de l'année, Cnova ne pilote plus désormais que l'activité de Cdiscount en France.

L'offre publique d'achat annoncée le 6 décembre par Casino, sur le flottant de Cnova, devrait lui permettre de retirer le titre de la cotation. Le succès de l'OPA est d'autant plus probable que Casino, avec ses filiales Exito et CBD, détient déjà 90% des actions de sa branche e-commerce.