La position de Casino
* L’éviction des Baud :
Les inquiétudes de Casino sur les performances commerciales de Franprix/Leader Price remontent à 2004. A l’époque, Casino met ces difficultés sur le compte d’une conjoncture défavorable pour le hard discount : les baisses de prix en hypers et supermarchés consécutives aux accords Sarkozy. En 2005 puis en 2006, les contre-performances de Franprix/Leader Price s’aggravent. Interpellé par les analystes financiers, Casino met la pression sur les Baud pour qu’ils s’expliquent et qu’ils mettent en place des plans de relance. « Il y eut un refus complet de leur part de répondre à nos interrogations, affirme-t-on chez Casino. Nos courriers sont restés lettre morte. » Face à cette situation de blocage, le groupe stéphanois n’aurait eu d’autre choix que de reprendre les rênes. Casino dément par ailleurs le caractère brutal de l’éviction de Jean Baud.
* La mauvaise gestion de Franprix/Leader Price :
Selon nos sources, Casino attribue les mauvais résultats de Franprix/Leader Price au cours des années 2005-2006 à la volonté des Baud de gonfler les résultats de la société mère. En vue de la revente en janvier 2008 de leurs participations minoritaires dans les deux enseignes (25 % de Leader Price et 5 % de Franprix). En effet, l’évaluation du montant de ces participations était indexée sur les deux derniers exercices de la société mère. Casino pointe des hausses de prix en magasin alors qu’il aurait fallu au contraire pratiquer des baisses pour relancer la machine. En cause aussi une réduction drastique de la publicité et des investissements dans les magasins.
* Les abus de biens sociaux :
Casino confirme avoir déposé neuf plaintes au pénal pour abus de bien sociaux. En prenant possession des bureaux de Franprix/Leader Price, les hommes de Jean-Charles Naouri affirment avoir découvert plusieurs « cadavres dans le placard ». Casino reproche aux Baud d’avoir bénéficié de la participation normalement réservée aux seuls salariés. Des plaintes portent aussi sur des remboursements indus d’importants frais kilométriques et sur des détournements de fonds et autres fausses factures qui auraient, selon Casino, bénéficié aux membres de la famille Baud.
* L’affaire Geimex en Suisse :
Casino estime que les Baud ont violé les accords prévus dans les statuts de la société Geimex (Geimex, contrôlée à 50/50 par les Baud et le groupe Casino, exploite la marque et les magasins Leader Price à l’international) en développant des activités en Suisse (mais aussi en Belgique), sans que le groupe stéphanois en soit averti. En outre, Casino dénonce des montages via des sociétés écran destinés à détourner des fonds au seul profit de la famille Baud.Toutes ces accusations ont été démenties par les Baud, sans qu’ils apportent d’éléments de réponses très précis.