La FEEF positive avant les négos
La principale fédération de PME ne veut pas sombrer dans la sinistrose ambiante. Et prend le contre-pied des discours anti-distribution, en faisant valoir son optimisme à l'heure où s'ouvrent les négos 2016.
Le président de la FEEF, Dominique Amirault, a tenu ce matin un discours offensif et différenciant : "La période des négociations s'ouvre dans un climat plutôt favorable. Nous sommes dans la recherche de solutions pragmatiques, de collaborations avec les enseignes, et pas dans la plainte ou la défiance". Tout en attirant l'attention sur la fragilité des PME (marges basses, trésorerie sous tension) et en se plaignant d'un cadre législatif "suranné et inadapté, qui génère de l'uniformisation, du formalisme et de la judiciarisation", la fédération de PME met l'accent sur la nécessité d'aller de l'avant.
A l'heure où les marges sont écrasées par la guerre des prix sur les majors des assortiments, les chiffres plaident pour elle. Selon Nielsen, les PME ont connu une croissance de 5% sur l'année écoulée, contre + 1% pour les grandes marques et - 2% pour les MDD. "Les PME asssurent 80% de la croissance en alimentaire", relève Dominique Amirault.
Selon Nielsen, les PME totalisent 21,6 milliards de chiffre d'affaires en 2015 (sur un total à 100 milliards d'euros), soit autant que le Top 10 des grands fournisseurs. Des atouts que les enseignes ont bien perçus, même si leurs pratiques évoluent en douceur.
Mais la FEEF veut profiter de cette période d'ouverture des négos pour mettre en avant les bonnes pratiques qui se font jour entre ses adhérents (700 PME) et les enseignes. Auchan, en particulier, est le premier signataire d'un accord avec la fédération.
Le groupe nordiste a pris des engagements très tangibles : contrats sur trois ans, brief différencié des acheteurs (et même formation spécifique des cellules achats aux spécificités PME), réduction de 10 jours des délais de paiement pour les adhérents à la FEEF, adaptation en "temps réel" à l'évolution des cours des matières premières, soutien à l'export, accès facilité aux prospectus, etc. Si ces promesses sont tenues dans la durée, elles marqueront un tournant dans la relation…
Auchan est déjà, en relatif, le premier vendeur de produits de PME en France : elles représentent 28% de son CA PGC (MDD incluses). "L'ambition est d'aller chercher deux points supplémentaires", a annoncé ce matin Emmanuel Zelller, directeur de la communication d'Auchan.
La fédération promet que d'autres accords seront révélés dans les prochaines semaines avec de nouveaux distributeurs.