Jacques Mézard, nouveau ministre de l'Agriculture
Jacques Mézard, sénateur PRG, vient d'être nommé ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation du gouvernement d'Edouard Philippe. Cet élu du Cantal s'est déjà posé en défenseur des agriculteurs face aux industriels et à la grande distribution.
Sénateur depuis 2008, Jacques Mézard a intégré divers groupes d'études liés aux questions agricoles : économie agricole alimentaire, élevage, fruits et légumes, trufficulture, oléiculture et cultures traditionnelles.
Fin 2015 et début 2016, à l'occasion des débats sur la loi en faveur de la compétitivité de l'agriculture et de la filière agroalimentaire, Jacques Mézard militait pour davantage de contractualisation entre producteurs et distributeurs.
"Nous savons que la puissance d’achat et le degré de concentration de la grande distribution pressurent souvent les producteurs, a-t-il lancé à l'époque. Il faut renforcer l’encadrement de la contractualisation pour parvenir à remédier au déséquilibre."
"Nous en convenons tous, nos agriculteurs souffrent, a-t-il aussi ajouté. Ils souffrent de la pression des prix de la grande distribution, des transformateurs, des normes accumulées et des obligations sanitaires toujours croissantes."
Durant ces mêmes débats, Jacques Mézard avait laissé entrevoir qu'il soutenait tous les types d'agriculture. Une prudence dont il doit se féliciter aujourd'hui.
"Nous souhaitons, pour l’avenir, une meilleure coexistence entre deux modèles, a-t-il exposé. D’un côté, il faut continuer à promouvoir une agriculture très compétitive faite de grandes exploitations. De l’autre, il faut encourager le maintien d’une agriculture de petites structures à vocation nourricière animant des circuits courts et poursuivant son rôle d’aménagement du territoire."
Soutien précoce d'Emmanuel Macron, Jacques Mézard portera donc le programme d'investissement de 5 milliards d'euros (sur cinq ans) visant à financer la modernisation des exploitations agricoles. Avec les objectifs, annoncés par le président durant sa campagne, de mieux préserver l'environnement, de monter en gamme dans les productions, mais aussi pour que les agriculteurs développent eux-mêmes davantage de distribution en circuits courts.
Dès le début du quinquennat, des états généraux de l'alimentation (un "Grenelle") sont également attendus, afin de mieux organiser la répartition de la valeur, en particulier au profit des agriculteurs.
"Si ces négociations n’aboutissent pas, nous reverrons la LME de 2008", avait prévenu Emmanuel Macron en mars dernier.
Vidéo : la réaction de Jacques Mézard sur Public Sénat