Ma conviction est que le tassement de la consommation alimentaire en volume est une tendance qui sera difficile à inverser. Cependant, les consommateurs continueront à privilégier les produits plus valorisés, ce qui traduit le désir d’une "consommation responsable", de plus en plus clairement exprimée par les foyers français. Cette notion résonne différemment selon les consommateurs. Pour certains il s’agira tout d’abord de prendre soin de soi et de préserver sa santé. Pour d’autres, elle intégrera une dimension plus sociale, et une minorité, qui va s’amplifier, y verra le marqueur d’un mode de consommation engagé, respectueux de l’environnement.

Le consommateur sera de plus en plus intéressé et préoccupé par ce qu’il mettra dans son assiette au cours des 10 prochaines années. Les nouvelles propositions comme le sans gluten, et tous les produits "sans" d’une façon générale, les produits locaux et le bio, sont vus comme des réponses à ces inquiétudes. Une tendance lourde, si l’on en juge les niveaux d’investissements massifs que les grands groupes de la distribution ont consentis à ces segments. Pour un nombre croissant de consommateurs, manger plus sain, c’est aussi manger moins de produits d’origine animale, moins de produits laitiers. Des modifications profondes des modes alimentaires sont en train de se mettre en place et présagent un paysage de l’alimentation en rupture avec celui d’aujourd’hui.

Enfin, la création de valeur sur les marchés alimentaires passera par la relation directe avec les clients. Les marques et les enseignes devront rester connectées avec des "consom’acteurs" de plus en plus puissants. Internet a définitivement changé la donne : la toile va obliger les marques et les enseignes à se positionner sur le terrain du dialogue et de la transparence, sous peine d’être sanctionnées.