Après délibérations, consultations et assemblée générale, FO s’oppose à un nouvel accord chez Carrefour permettant l’ouverture le dimanche matin. Fort de ses 46% de représentativité, le syndicat est en mesure de bloquer le projet.

"Force Ouvrière est majoritaire chez Carrefour, c’est pour ça que nous avons la responsabilité de rester calmes, de réfléchir, de nous poser les bonnes questions", rappelait à la mi-janvier Michel Enguelz, délégué FO pour le groupe Carrefour.

Après un mois de rencontres et délibérations en régions, les syndicats FO des hypermarchés Carrefour ont voté en assemblée générale, ce 24 janvier, à 85% contre le texte proposé par la direction.

A la différence des autres distributeurs, Carrefour est soumis à l’application d’un accord interne, signé il y a 47 ans et toujours en vigueur, qui lui interdit d’ouvrir ses hypers le dimanche matin. Alors même que la loi l’autorise pour tous les commerces à dominante alimentaire (et qu’Auchan, notamment, exploite de plus en plus cette possibilité).

3% de chiffre d'affaires additionnel

La direction de l’enseigne a donc présenté un nouveau projet d’accord libéralisant en interne les ouvertures le dimanche matin, tout en se défendant de vouloir les généraliser. Il s’agirait surtout, argumente-t-on chez Carrefour, de laisser à chaque site cette possibilité de riposte tactique, si elle s’avère nécessaire.

Les petits hypers du parc seraient les premiers concernés. Selon des données auxquelles Linéaires a eu accès, Carrefour estime que pour eux, l'ouverture régulière le dimanche matin devrait générer 3% de chiffre d'affaires additionnel (déduction faite des reports de vente du samedi au dimanche).

"C’était l’avis de Force Ouvrière, et seulement lui, qui pouvait permettre aux hypers de Carrefour SAS d’ouvrir tous les dimanches matins, a lancé Michel Enguelz lors de l’assemblée générale, après l’annonce des résultats du vote. Pour autant, rien n’est terminé. Pour l’instant nous avons pris cette décision, et nous verrons avec le temps comment nous nous adapterons."

En annonçant son opposition à la proposition de Carrefour, le syndicat a pris soin de rappeler qu’il portait néanmoins "une véritable attention aux évolutions du commerce et aux modes de consommation".