En matière d'étiquetage nutritionnel, il y avait déjà plusieurs modèles en compétition, dont deux doivent être testés officiellement sur le terrain à partir de septembre, selon la volonté de la ministre Marisol Touraine. Il faudra faire avec une énième méthode, avec le test que vient d'officialiser Leclerc.

Après avoir réalisé un vaste tour d'horizon des bonnes pratiques un peu partout dans le monde, l'enseigne a jeté son dévolu sur le système HSR (pour Health Star Rating), déjà adopté par les gouvernements australiens et néo-zélandais. Il a été rebaptisé Nutri Mark (marque déposée par Leclerc), pour une meilleure compréhension.

Son principe est relativement simple. Les produits se voient attribuer des étoiles, la notation allant de 0,5 à 5 (par tranche de 0,5). Pour chacune des catégories (calories, matière grasse, acides gras saturés, sucre et sel) est également indiqué en lecture directe le pourcentage de couverture des apports quotidiens recommandés pour une portion. Pourquoi cette méthode plutôt qu'une autre ? Selon Leclerc, elle présente trois avantages : sa simplicité de compréhension, sa relative finesse de notation (les demi-étoiles permettent l'équivalent d'une note sur 10 niveaux) qui valorise les progrès accomplis sur les recettes et, enfin, son caractère jugé non stigmatisant en comparaison des systèmes par couleur (effet repoussoir du feu rouge). Il n'en reste pas moins qu'une note de 0,5, comme peuvent en récolter certains beurres ou crèmes glacées, incitera peu à la consommation !

Très concrètement, le test vient de débuter dans une centaine de drives Leclerc. Il a vocation à concerner tous les produits MDD disponibles en drive, soit environ 2700 codes (hors Nos Régions on du Talent) avec l'affichage systématique des étoiles obtenues par l'article, juste à côté de son visuel. Un clic sur le logo ou l'appel de la fiche produit donnent accès au détail de la notation.

Leclerc se donne jusqu'à septembre. Toutes les données récoltées sur l'évolution du comportement des clients (navigation, achats) feront l'objet d'une méga analyse statistique. Et ces données seront mises à disposition, tant des pouvoirs publics que des industriels. Histoire de faire avancer le Schmilblick, pourrait-on dire. "Nous allons pouvoir alimenter le débat public sur le sujet en partageant nos données. Nous ne voulons pas être soumis aux aléas politiques sur ce type de dossier", fait valoir Michel-Edouard Leclerc. Le patron du Mouvement ne cache pas ses doutes quant à l'efficacité du test de stickage des produits sur deux catégories dans 50 magasins qui aura lieu à partir de la rentrée… Et il appelle tous les industriels qui jugeraient l'initiative intéressante à adhérer au Nutri Mark. Il n'en reste pas moins que Leclerc coupe l'herbe sous le pied du gouvernement, cette fois encore, en jouant sa partition solo.

Si ce test s'avère probant, l'affichage des scores nutritionnels devrait rester cantonné au drive chez Leclerc. Il n'est prévu ni sur les packs des produits, ni en magasins.

La botte secrète de Leclerc pour gérer les rénovations de produits

Comment s'assurer que le visuel s'affichant sur le drive est bien celui de la dernière version fraîchement relookée ? Que la liste des allergènes est bien à jour ? Ou que, dans le cas d'espèce, l'étiquetage nutritionnel s'affichant sur le site est conforme à la recette, retravaillée ? La réponse, Leclerc l'apporte depuis 2012 à travers un système simple et astucieux : l'ADD.ON 02.

Ce nom de code barbare cache tout simplement un suffixe de deux chiffres placés à la fin des codes barres. Ces deux chiffres indiquent la version du produit. Si le pack est retravaillé par exemple, il passe de 01 à 02. Ce qui permet d'avoir en quelque sort, deux codes barres pour le même produit, le temps de la transition entre les deux versions.

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