Crise du lait: la faute aux importations ?
49 %. C'est l'augmentation des importations de lait de consommation depuis le début de l'année. Et à ce rythme, c'est 90 millions de litres de lait qui seront importés en France d'ici la fin de l'année.
De quoi mettre une filière à genoux selon Syndilait, l'organisation professionnelle des fabricants de lait de consommation. La fin des quotas, on le savait, allait transformer le marché du lait en terrain de jeu européen et mondial. Mais si l'enjeu est de sauvegarder les emplois, les exploitations, et la rentabilité de l'ensemble de la filière, 90 millions de litres, cela reste moins de 3 % de la production de lait de consommation par an. Une grosse goutte, donc.
Pour la distribution, comme pour 50 % de la production laitière française destinée au marché national, les prix sont relativement lissés et font l'objet de négociations annuelles.
Système U par exemple, s'engage, pour les marques nationales, à prendre en considération un prix de base de 34 centimes d'euros le litre. C'est bien au-delà des 24 centimes du cours mondial actuel. Les entreprises de transformation, elles, s'estiment en partie dépendantes de la donne internationale pour rester compétitives. Leur prix payé au producteur, selon ATLA, l'association de la transformation laitière française, résulte à la fois de la valorisation française et mondiale.
Pour sensibiliser les consommateurs et les inciter à consommer français, un logo collectif « lait collecté et conditionné en France » est progressivement déployé. Il sera présent sur près de 50 % des briques et bouteilles de lait d'ici la fin de l'année. De nombreuses enseignes sont déjà partenaires.
Soyez citoyens, faites du « patriotisme économique » appelle Syndilait. À commencer par les grossistes de la restauration hors foyer qui importent massivement. Le Syndicat interpelle d'ailleurs les pouvoirs publics à ce sujet. Légiférer pour plus de transparence, dans le secteur de la RHF en particulier, serait pour eux une façon de faciliter l'achat français : une information claire sur l'origine des produits, notamment transformés, permettrait déjà de faire ses achats en connaissance de cause.