Ces parlementaires qui partent en guerre contre la bouffe industrielle

26 septembre 2018 - B. Merlaud

Ces parlementaires qui partent en guerre contre la bouffe industrielle

Une commission d'enquête de l'Assemblée nationale vient de rendre son rapport sur l'alimentation industrielle. Elle préconise un encadrement très dur des fabricants sur la composition des produits et le recours aux additifs. Le ministre de l'Agriculture se monte favorable à certaines évolutions de la réglementation.

Cette commission d'enquête a vu le jour sur une proposition de la France Insoumise. Elle est présidée par un député du même parti, Loïc Prud'homme, mais compte dans ses rangs une majorité d'élus La République en marche.

Le rapport insiste d'abord sur la nécessité d'imposer par la réglementation une baisse des teneurs en sel, sucre et acides gras saturés dans les aliments industriels. "Nos consommations journalières sont deux fois plus élevées que les recommandations de l'organisation mondiale de la santé, alerte Loïc Prud'homme. Tout le monde sait ça depuis longtemps, mais on s'est basé sur les engagements volontaires, on a fait confiance aux industriels et à la grande distribution. C'est un échec absolu."

Auditionné par la commission le 18 septembre dernier, le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a expliqué qu'il restait favorable aux accords volontaires passés avec les industriels. Mais avec davantage de "pression" pour "obtenir des résultats satisfaisants".

"Nous consommons, incontestablement, des aliments trop gras, trop salés et trop sucrés, ce qui a des conséquences directes sur l’espérance de vie, mais aussi sur les comptes publics, a déploré le ministre. Les accords qui existent aujourd'hui sont, je le reconnais, décevants. Si des efforts ont été faits, ils restent insuffisants. Les seuils intermédiaires n’ont pas encore été atteints."

Le ministre a profité de cette audition pour annoncer un travail à venir sur la définition des seuils réglementaires en sel et en sucres, dans un cadre interministériel.

Interdire presque tous les additifs

Au nom du principe de précaution, les parlementaires de la commission demandent également l'interdiction de la plupart des 338 additifs actuellement autorisés dans la composition des produits alimentaires. Pour n'en conserver que 48, ceux qui sont compatibles avec la certification bio. Une position qui, si elle était adoptée en l'état, remettrait en cause la fabrication d'un nombre incalculable d'aliments...

La commission d'enquête plaide enfin pour une évolution de la loi en matière de communication. Les députés souhaitent rendre le Nutri-Score obligatoire sur les emballages et imposer la mention de l'origine des ingrédients. Les publicités pour des aliments trop gras, trop salés ou trop sucrés ciblant les enfants devraient selon eux être interdites.

"Nous sommes en train de réviser la charte du conseil supérieur de l'audiovisuel sur le marketing alimentaire, qui devrait être adoptée dans les prochaines semaines", a également annoncé Stéphane Travert en audition.

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