Un alinéa "oublié" de la loi Macron contraint des hypermarchés Carrefour, Leclerc et Géant à rester fermés les derniers dimanches de décembre. Des procédures de justice qui ont apparemment pris les magasins par surprise.

La presse régionale s'est fait l'écho ce week-end de plusieurs fermetures inattendues. Des propriétaires et directeurs d'hypers s'apprêtaient à accueillir les clients durant toute la journée de dimanche, ce 18 décembre, en vertu des autorisations accordées par le maire de leur commune.

Mais une disposition de la loi Macron votée en 2015 leur avait visiblement échappé. En relevant le nombre de "dimanches du maire" à 12 maximum par an, le texte a introduit, dans le même article, une nouvelle subtilité : les jours fériés déjà travaillés dans l'année par l'établissement doivent être déduits (dans la limite de trois) des dimanches accordés par le maire.

Certains magasins, en tenant compte de ces jours fériés, avaient donc déjà épuisé leurs droits de l'année.

À Quimper et à Brest (29), la CFDT a ainsi contraint Carrefour à baisser le rideau. "Les avocats de Carrefour France nous ont donné raison sur notre interprétation de la loi Macron", se réjouit Jean-Claude Perramant, du syndicat, dans les colonnes du Télégramme. Dans les deux villes, le distributeur a renoncé à ouvrir les dimanches 11 et 18 décembre.

Saisie par le syndicat, la préfecture aurait fait adresser un rappel à la loi aux distributeurs des deux villes, poursuit le quotidien. La CFDT, dans son action, visait également Leclerc et Géant Casino.

À Mont-de-Marsan (40), c'est Leclerc qui s'est fait avoir, attaqué cette fois par… Carrefour.

Le propriétaire du Leclerc du Grand Moun "pensait être dans son bon droit, cette histoire est folle, s'étrangle son avocat dans Sud-Ouest. Tellement de magasins pourraient être dans sa situation aujourd’hui…"

En tant que point de vente à dominante alimentaire, l'hyper est resté ouvert jusqu'à 12h45. Il a ensuite baissé le rideau, laissant seuls les autres commerçants de la galerie.