Trimestre après trimestre, la relance de Géant Casino et de Leader Price se confirme. Les deux enseignes tirent la croissance du groupe en France et font oublier les contre-performances à l'étranger.

Sur le premier trimestre 2016, les ventes de Casino en France progressent de 2,8%. Tous les formats du groupe ou presque sont en croissance : jusqu'à +6% pour Leader Price et +5% pour la proximité.

Seules les ventes de Franprix sont en recul (-3,5%), encore en raison de cessions et de transferts vers d'autres enseignes. De fait, le parc Franprix a perdu 17 unités sur le premier trimestre.

Géant Casino et Leader Price, en particulier, concentrent toutes les attentions du distributeur. Parce que ces deux enseignes ont fait l'objet d'une coûteuse relance (baisses de prix massives), et parce que le groupe commence à en tirer les fruits.

À magasins comparables, hors essence et hors calendaire (dont les effets sont négatifs sur la période), les ventes de Géant Casino enregistrent +4,0%, confirmant les résultats des deux trimestres précédents mais sans non plus faire vraiment mieux. La route sera encore longue pour retrouver les niveaux de chiffre d'affaires passés (21% des ventes ont fondu en quatre ans) mais la relance, au moins, est bien là.

En non-alimentaire, en particulier (+1,8% en comparable chez Géant), Antoine Giscard d'Estaing, le directeur financier du groupe, s'est félicité d'une "vraie inflexion de tendance, portée par des baisses de prix et la refonte des assortiments autour des MDD du groupe".

Leader Price, également, donne satisfaction au distributeur avec 4,5% de croissance comparable : le meilleur résultat enregistré depuis longtemps.

Monoprix et les supermarchés Casino, en revanche, ne doivent leur progression qu'à l'expansion du parc. Les ventes sont à peine stables en comparable, tout comme celles de Franprix.

Les supermarchés Casino, en particulier, bénéficient de la création de cinq points de vente intégrés et de l'affiliation de six nouveaux franchisés sur un an. "Très franchement, c'est une bonne nouvelle, s'est spontanément réjoui Antoine Giscard d'Estaing. C'est un bon signe de notre attractivité."

Les enseignes de proximité voient leur dynamisme s’essouffler. Avec + 2,3% de croissance comparable au premier trimestre 2016, on est loin des + 7% à + 8% affichés l'an dernier. Mais pas de quoi rougir non plus.

Les ventes de Cdiscount, elles, sont au beau fixe. Le chiffre d'affaires de la société (465 M€) progresse de 15% et le volume d'affaires, marketplace incluse, grimpe à 732 M€ (+18%). 8300 vendeurs tiers officient désormais sur Cdiscount, qui perçoit sur les transactions des commissions en hausse de 59% sur un an.

"Les résultats de la France nous confortent dans le plan fixé pour cette année, a résumé Antoine Giscard d'Estaing. Nous sommes en ligne avec notre objectif de redressement marqué de notre profitabilité."

Les ventes en France revêtent d'autant plus d'importance pour Casino que l'Asie a désormais disparu des comptes du Stéphanois (Thaïlande cédée, Vietnam en négociation). Au premier trimestre 2016, l'Hexagone, e-commerce inclus, pèse tout juste 50% du chiffre d'affaires.

Même sans tenir compte de la cession de l'Asie, le chiffre d'affaires de Casino recule de près de 11% au premier trimestre 2016. Sur le même périmètre, les ventes cédaient déjà 12% au trimestre précédent.

Un fort recul dû donc à l'Amérique latine, qui représente l'autre moitié de l'activité du groupe et qui est toujours pénalisée par des effets de change défavorables. Converti en euros, le chiffre d'affaires du premier trimestre chute lourdement : -14% dans les enseignes alimentaires, -35% dans les enseignes non alimentaires et -44% dans le e-commerce.

À magasins comparables, hors calendaire et hors change, seules les enseignes alimentaires du groupe progressent en Amérique latine, avec 3,7% de croissance.