Casino réduit toujours ses hypers et voit ses ventes baisser en France

Casino réduit toujours ses hypers et voit ses ventes baisser en France

Chaque année, en moyenne, une dizaine de Géant Casino français voient leur surface réduite de 20%. La surface cible de l'enseigne, désormais, oscille entre 6500 et 7000 mètres carrés. Au premier trimestre 2017, les ventes reculent encore, de près de 2%.

"C'est un format dans lequel il faut revoir l'assortiment et l'offre, alors que certaines catégories de produits sont vendues massivement en ligne, a justifié Antoine Giscard d'Estaing, le directeur financier du groupe, en présentant le chiffre d'affaires du premier trimestre. Nous menons une stratégie constante, à petits pas, de diminution des surfaces non alimentaires qui s'accompagne d'une transformation des galeries. Depuis plusieurs années, nous tenons un rythme de 1 à 2% de baisse des surfaces en hypermarché."

2017 ne fait pas exception à la règle. A la fin du premier trimestre, par rapport à l'année précédente, Géant Casino accuse 1,6% de mètres carrés en moins sur le territoire national.

Le chiffre d'affaires de l'enseigne, lui, recule de 1,7%. A magasins comparables, hors essence et hors effet calendaire, la situation est encore plus inquiétante : -1,9%. Le distributeur se console en rappelant que le premier trimestre 2016, base de la comparaison, était très bon (+4% en comparable). Mais la relance de l'enseigne par la baisse des prix, au final, aura donc porté ses fruits durant à peine plus d'un an, et dans des proportions décevantes vu l'investissement consenti.

"Dans notre mix, les hypermarchés représentent une part plus faible que chez nos concurrents", a aussi nuancé Antoine Giscard d'Estaing.

De fait, en France, Géant ne représente plus que 22% du chiffre d'affaires du distributeur sur le trimestre. Les supermarchés dans leur ensemble (Casino et Monoprix, en incluant Naturalia faute de détails) assurent de leur côté 41% de l'activité du groupe.

Derrière, la proximité pèse pour 16% des ventes (Franprix inclus) et le hard discount (Leader Price) 14%. Reste un solde de diverses activités (Vindémia, restauration) à hauteur de 7%.

"Notre mix spécifique nous assure de bonnes performances en France", a appuyé le directeur financier. Monoprix et les supermarchés Casino voient en effet leurs ventes progresser (de 1,6% chacun) et les performances sont encore plus flatteuses à magasins comparables.

Monoprix, en particulier (qui redevient sur la période la première enseigne du groupe en CA), enregistre "la plus forte hausse de trafic (+2,9%) depuis 2011". La dynamique commerciale est tirée par le frais et le textile. Le trafic client progresse de 1,9% dans les supers Casino.

Les autres formats, en revanche, voient leurs ventes reculer sur le trimestre, même si Franprix et Leader Price sont en croissance à magasins comparables. Des fermetures et des transferts de magasins à des franchisés, notamment, impactent le chiffre d'affaires enregistré par le groupe.

Les ventes de Casino en France au premier trimestre 2017

Chiffre d'affairesEvolutionA magasins comparables
Monoprix 1 066 M€+ 1,6 %+ 2,1 %
Géant Casino1 005 M€- 1,7 %- 1,9 %
Supers Casino765 M€+ 1,6 %+ 1,9 %
Leader Price626 M€- 0,9 %+ 0,2 %
Franprix395 M€- 2,0 %+ 1,4 %
Proximité 321 M€- 6,1 %- 4,0 %
Total France "retail"4 504 M€- 1,0 %+ 0,2 %
Cdiscount (1)469 M€+ 1,5 %+ 4,0 %

(1) CA enregistré par Casino. Le volume d'affaires, marketplace incluse, atteint 770 M€.

Source : Casino, premier trimestre 2017 ; à magasins comparables s'entend hors changes et hors effet calendaire.

Le profil international du groupe

Chiffre d'affairesEvolution des activités poursuivies
France "retail" 4 504 M€- 1,0 %
Cdiscount469 M€+ 1,5 %
Amérique latine "retail"4 348 M€+ 30,2 %
Total groupe9 321 M€+ 11,6 %

Source : Casino, premier trimestre 2017.

L'évolution des "activités poursuivies" du groupe est flatteuse, tirée par une bonne dynamique des enseignes alimentaires en Amérique latine. Les effets de change sur le trimestre sont très favorables mais, à magasins comparables, Casino enregistre encore 4,6% de croissance sur le continent.

Cette convention comptable, néanmoins, fait abstraction des cessions réalisées par le groupe, déjà opérées ou en cours. Si l'on réintègre dans les comptes la branche non alimentaire de Casino en Amérique latine, dont la vente est en cours de finalisation, les ventes du groupe cèdent en réalité 4% sur le trimestre.

Et si l'on regarde deux ans en arrière, avec la cession des activités en Asie, le chiffre d'affaires accuse cette fois 22% de baisse.

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