Casino à la peine avec ses marges en France
Le résultat opérationnel courant de Casino en France a plongé de 29% en 2014. Le groupe ne communique d'ailleurs plus le détail par enseigne, comme il le faisait auparavant.
Les marges du groupe Casino en France(résultat opérationnel courant)
Intégration à 100% de Monoprix en 2013 |
Lors de la présentation des résultats annuels de son groupe, ce 17 février, Jean-Charles Naouri a promis avoir "terminé le cycle de baisse tarifaire" dans ses enseignes discount en France (Géant Casino et Leader Price).
Sans autre précision, Antoine Giscard d'Estaing, le directeur financier du groupe, s'est contenté de mentionner que le ROC (résultat opérationnel courant) des enseignes Casino en France avait accusé "un léger repli en masse" sur 2014.
Sur l'ensemble du secteur France retail, la masse de ROC, à 396 millions d'euros, a donc fondu de près de 29%. L'essentiel de ce très fort recul, selon le directeur financier, s'explique par les investissements tarifaires engagés chez Leader Price. "Nous avons baissé les prix de 6% chez Leader Price", a rappelé Antoine Giscard d'Estaing.
En 2013, le distributeur avait en partie compensé les efforts tarifaires de ses réseaux discount en augmentant les marges de Monoprix (+ 0,8 point de taux de marge en ROC).
Là encore, aucun détail n'est communiqué pour 2014, Antoine Giscard d'Estaing rappelant juste que Monoprix, tout comme Franprix, avait "conservé de bons niveaux de rentabilité" l'an dernier.
"Des baisses de prix lucides"
"Les baisses de prix que nous avons opérées chez Géant et Leader Price sont le fruit d'une décision lucide et l'impact sur le ROC est lui aussi assumé", a martelé Jean-Charles Naouri.
Le PDG du groupe s'est félicité de la relance des volumes enregistrée récemment chez Géant Casino pour les PGC : + 6% sur le quatrième trimestre 2014 tout comme sur le mois de janvier 2015.
"Nous sommes aujourd'hui à "zéro plus" en trafic et en volume pour Leader Price, c'est le niveau que nous avions atteint chez Géant il y a un an, a indiqué Jean-Charles Naouri. Nous sommes donc confiants pour 2015."
Il y a un an, toutefois, Géant Casino n'était pas à "zéro plus".
Géant devait "repasser en positif" en 2014
En février 2014, le distributeur s'enflammait en réalité devant des volumes à + 8% enregistrés fin 2013 chez Géant Casino. Il y voyait déjà la fin de son cycle d'efforts douloureux. 2014 devait être l'année qui allait voir les marges de Géant se redresser et le ROC "repasser en positif".
Jean-Charles Naouri n'avait à l'évidence pas prévu que la guerre des prix allait s'intensifier. Ou alors n'avait-il pas encore décidé qu'il suivrait Leclerc dans ses surenchères ? Le retour des clients ne s'est pas non plus montré aussi rapide qu'escompté.
Bref, le plan de redressement de Géant Casino a pris un an de retard et n'a pas permis au groupe d'étaler ses efforts en France. Il a dû, en 2014, assumer de front une année "dans le dur" pour Géant et Leader Price. D'où la baisse violente de son résultat opérationnel.
"La centrale avec Intermarché fonctionne de manière satisfaisante"
Le distributeur pronostique sagement, pour l'ensemble du retail en France, un ROC annuel 2015 "supérieur à celui de l’exercice précédent". Au-delà du redressement du trafic de clientèle chez Géant et Leader Price, Jean-Charles Naouri mise également sur les effets de son programme de baisse des coûts, poursuivi en 2015, ainsi que sur les meilleures conditions d'achat des grandes marques apportées par son alliance avec Intermarché.
"La centrale avec Intermarché fonctionne de manière satisfaisante, a commenté le PDG du groupe Casino. Les équipes travaillent de façon harmonieuse. Il faudra attendre la mi-mars pour tirer le bilan des nouvelles conditions d'achat obtenues, mais les éléments qui remontent aujourd'hui des négociations ne donnent pas matière à inquiétude."
La France pèse de moins en moins dans les comptes de Casino :39% du CA mais seulement 18% du ROC
Source : Casino, année 2014. Taux de marge mesuré en ROC/CA.
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