Ce 20 décembre, Carrefour s’est officiellement positionné contre le projet de loi européen sur la certification biologique du sel. Entamées en 2018 par la Commission européenne, les discussions autour de ce texte doivent mener à son adoption en février 2023, pour une application dès le mois d’avril suivant. Les mesures inscrites sont un non-sens pour le distributeur comme pour les paludiers.
Pour ses détracteurs, l’argument est clair : du fait de sa nature minérale, le sel ne rentre pas dans les critères du bio. Cela reviendrait à avoir une offre bio systématique, ne prenant pas en compte le mode de production. Ainsi, le sel récolté manuellement dans les marais salants serait labélisé au même niveau que le sel marin « industriel » ou que le sel de mines, dont l’extraction repose sur des techniques de forage.
« Une brèche dans la crédibilité du label bio européen »
« Le projet de labellisation bio du sel tel qu’il se profile, avec l’intégration des différents modes de production, sans comparaison aucune, ouvre une brèche dans la crédibilité du label bio européen, explique Carrefour dans son communiqué. Le label « Agriculture Biologique » est gage, pour les consommateurs, du caractère naturel des productions alimentaires. Or, cette évolution réglementaire risque d’entraîner une confusion très importante auprès des consommateurs. »
Ouverte depuis le 7 décembre, et ce jusqu’au 4 janvier prochain, une consultation publique sur le sujet est en place sur le site de la Commission européenne.